Réforme de la retraite des agriculteurs : "C'est 120 euros de mieux par mois pour la moitié des futurs retraités", pointe un syndicat

Le gouvernement veut aligner le mode de calcul sur celui du régime général, c'est-à-dire en tenant compte des 25 meilleures années, afin de remplacer un mode de calcul complexe entre points et annuités. Une "avancée" mais pas assez, selon les représentations syndicales du secteur.
Article rédigé par franceinfo
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Un agriculteur récoltant de la lavande dans le sud de la France (photo d'illustration). (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Du changement à venir pour les retraites des agriculteurs ? L'une des dispositions du projet de loi de finances de la Sécurité sociale, qui commence à être examiné lundi 21 octobre par les députés en commission, a pour but d'aligner le mode de calcul de la retraite des agriculteurs sur celui du régime général, c'est-à-dire en tenant compte des 25 meilleures années. La réforme concerne 400 000 chefs d'exploitations, non-salariés.

Pour la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), cette réforme est nécessaire. "Ce qui a été calculé, c'est à peu près pour la moitié des futurs retraités agricoles, 120 euros de mieux par mois, explique Luc Smessaert, l'un des vice-présidents du premier syndicat agricole français. Ce n'est quand même pas rien quand on a 1 000 euros de retraite". Mais il reste en colère car cette mesure de la loi Dive, promulguée l'an dernier, devait s'appliquer au 1er janvier 2026. Mais vu le contexte budgétaire, le gouvernement veut la repousser à 2028.

"Les retraites, c'est comme le carburant, ça faisait partie du totem de nos manifestations des mois de janvier-février. Ces signaux, il faut les donner maintenant."

Luc Smessaert, de la FNSEA

à franceinfo

L'alignement sur le régime général est une avancée pour la Coordination rurale, mais le syndicat estime que cette réforme ne suffit pas. Sa présidente, Véronique Le Floch, demande également la reconnaissance de la pénibilité. "Alors même que nos salariés auront ces critères de travailler dans le bruit, de porter des charges lourdes, pourquoi on n'aurait pas le droit au même traitement ?, interroge-t-elle. C'est pour permettre de partir dans de bonnes conditions".

Pour la Confédération paysanne, l'urgence ce sont les petites pensions. La loi Chassaigne, qui porte le minimum à 85% du smic, est insuffisante, selon la porte-parole nationale Laurence Marandola. "Il y a encore aujourd'hui des pensions qui sont autour de 400 euros par mois, s'indigne-t-elle. En termes de justice sociale, il faut tirer les plus mauvaises pensions vers le haut". L'enjeu est important : plus de la moitié des agriculteurs partiront à la retraite d'ici 10 ans.

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