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Réforme des retraites : "Au Sénat, on n'est pas au spectacle", taclent des parlementaires avant l'examen du texte

La réforme des retraites arrive cette semaine au Sénat pour les premiers débats en séance. Cette fois, la majorité est composée de la droite et du centre. Cette majorité est favorable au report de l'âge légal à 64 ans, elle compte voter la réforme, mais après avoir pris soin de la modifier.
Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
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Trois sénateurs du Rassemblement national arrivent au palais du Luxembourg, lundi 2 octobre. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'avenir de la majorité se joue cette semaine au Sénat. Et la majorité à droite, au palais du Luxembourg, compte bien en profiter. Dix jours après la fin des discussions à l'Assemblée nationale émaillées d'échauffements et invectives dans l'hémicycle, l'heure est à l'apaisement. Deux jours avant l'examen de la réforme des retraites par le Sénat, le gouvernement multiplie les gestes d'"ouverture" et les appels à "l'enrichissement" du texte, notamment sur la situation des femmes, l'une des principales revendications de LR, majoritaire à la chambre haute.

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Bruno Retailleau, le patron des sénateurs de droite, a ainsi mis en avant ses exigences ce samedi dans le Parisien/ Aujourd'hui en France. Elles pourront d'ailleurs apparaître dans le texte dès les débats en commission ce mardi. L'une, la principale, concerne donc, la retraite des mères de famille. La droite souhaite leur laisser le choix entre un départ anticipé à 63 ans ou une surcote de 5 % une fois l'âge légal atteint et en carrière complète. Les LR entendent aussi protéger les seniors avec un CDI de fin de carrière, exonéré de cotisations familiales. Enfin, ces sénateurs veulent accélérer la suppression des régimes spéciaux dès 2025, mais ce souhait de Bruno Retailleau n'est pas soutenu par les centristes, alliés des LR dans la majorité sénatoriale.

Olivier Dussopt, le ministre du travail, se dit ouvert au débat. "Il faut voir", d'après lui, "comment est proposée la disposition et comment on l'articule". Il est trop tôt pour dire si le gouvernement suivra les LR, assure de son côté l'entourage de la Première ministre. Il faut dire que le sujet inquiète au sein de l'exécutif. Un ministre de premier plan glisse qu'il serait de bon ton d'éviter de contrarier la RATP et la SNCF avant l'appel à la grève générale du 7 mars. 

Un ton différent de l'Assemblée nationale

Reste qu'Emmanuel Macron lui-même le précise : "Je souhaite que le Sénat puisse enrichir" le texte "avec ce qui lui paraît utile", a-t-il ainsi expliqué samedi soir, dans les travées du Salon de l'agriculture.

Enrichir, oui, mais pas reproduire les débats houleux de l'Assemblée : au Sénat, "on n'est pas au spectacle", prévient ainsi un socialiste de poids, indigné par la séquence du Palais Bourbon, qui "n'a pas servi le parlementarisme, et qui a fait apparaître le pouvoir exécutif comme la stabilité", dénonce-t-il à franceinfo. "Chez nous, il n'y a pas d'insoumis", aiment par ailleurs à souligner plusieurs sénateurs. La gauche du Sénat ne "va pas insulter tout le monde, faire des chenilles et faire tourner les serviettes", ironise un centriste.

Pas question pour les pourfendeurs du texte de déposer autant d'amendements qu'au palais Bourbon quelques milliers seulement. Mais la stratégie est de "cogner sur le fond". "On va ralentir les débats en prenant le temps", assure un écologiste. Tous veulent aller jusqu'à l'article 7, sans pour autant voter l'intégralité du texte comme le souhaite la majorité.

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