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Réforme des retraites : des divergences entre Emmanuel Macron et sa Première ministre Elisabeth Borne ?

La Première ministre appelle à l'apaisement après la contestation sociale autour de la réforme des retraites, tandis que l'Elysée répond que "le cap a été fixé par le président".

Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La Première ministre Elisabeth Borne lors d'une réunion avec l'intersyndicale à Matignon le 5 avril 2023. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

Que se passe-t-il entre l’Elysée et Matignon ? Différentes informations font état de divergences entre le Président et la Première Ministre. franceinfo a longuement rencontré Elisabeth Borne jeudi 6 avril à Matignon, un rendez-vous où la cheffe du gouvernement a répété un message : il faut calmer le jeu après l’épisode des retraites. La France a besoin d’apaisement, cela ne va pas être "business as usual". "Il faudra reprendre des textes au parlement et se rassembler", voilà les mots de la cheffe du gouvernement.

Sur le fond, cela signifie : "Pas touche à la réforme des retraites". Pour la Première ministre le débat est clos, mais par la suite, il faudra prendre du temps. "Il faut montrer de la considération aux gens", dit-elle. Elle en appelle à reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux, à ressouder aussi la majorité qui a souffert depuis quelques semaines, à laisser passer un peu de temps pour que les oppositions et notamment la droite reprennent leur souffle. "Je n’ai senti aucune tension ni aucune distance avec Emmanuel Macron", c’est d’ailleurs ce qu’elle a répété en fin de matinée devant les micros depuis l’Ariège. Elle a expliqué qu’elle partage les mêmes objectifs que le Président, que lui fixe le cap et qu'elle travaille à cette feuille de route. Donc pas de différences sur le fond entre le chef de l'État et sa Première ministre. Peut-être une appréciation différente sur le tempo mais rien sur la direction.

Trouver des majorités de projets, en fonction des lois

Pour l'heure, cela ne change rien sur la période politique que nous vivons. L’exécutif reste suspendu à la décision du Conseil constitutionnel. La réforme des retraites sera-t-elle censurée ? Si oui, le sera-t-elle totalement ou partiellement ? Matignon se prépare à des censures à la marge. Pour la suite, Elisabeth Borne a donc une mission : celle de mettre en place un nouvel agenda législatif. Sur quels projets politiques, quelles réformes ? C’est la question, qui permettra ou non d’élargir la majorité comme le demande aussi le président. C’est un point sur lequel qui reste encore flou pour la Première ministre qui précise : "Il ne s’agit pas de faire des coalitions. On parle de trouver des majorités de projet, texte par texte."

La Première ministre ne semble pas croire à un pacte politique mais reste donc sur l’idée de trouver des soutiens à droite ou gauche en fonction des lois. C’est en réalité ce que son gouvernement a déjà réussi à faire sur les énergies renouvelables ou le nucléaire. Pour terminer, Elisabeth Borne balaie l’idée qu’elle est en sursis à Matignon, elle se montre décidée et plutôt combattive. Jeudi, ce n’est pas une Première ministre au milieu de ses cartons, prête à quitter son poste, que nous avons rencontrée.
 

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