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Réforme des retraites : l'interpellation d'un jeune devant un lycée de Conflans-Sainte-Honorine suscite l'indignation, les forces de l'ordre se justifient

Plusieurs vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux témoignent d'un plaquage musclé pour interpeller un lycéen mineur devant l'établissement. Il a ensuite été menotté et emmené au commissariat, avant d'être libéré sans faire l'objet de poursuite.
Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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L'interpellation d'un jeune devant un lycée de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 6 avril 2023. Photo extraite d'une vidéo que franceinfo s'est procurée. (CAPTURE D'ECRAN)

La Fédération des conseils de parents d'élèves des Yvelines (FCPE 78) a fait part de son "indignation" après l'intervention de policiers jugée musclée jeudi 6 avril devant le lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) lors de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. "On souhaite que la lumière soit faite sur ces événements", a-t-elle ajouté.

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Les forces de l'ordre sont intervenues à 10h pour dégager des poubelles bloquant l'entrée du lycée. Les policiers ont aidé des pompiers à pénétrer au sein de l'établissement scolaire dans le but de soigner une personne blessée, a indiqué une source policière. Ils ont été alors pris à partie et ont fait l'objet de jets de projectiles, selon cette même source, alors que les forces de l'ordre s'étaient retirées de l'établissement.

La vidéo de l'interpellation d'un lycéen qui circule sur les réseaux sociaux

De nombreuses vidéos circulent depuis jeudi sur les réseaux sociaux montrant notamment l'interpellation par plusieurs policiers d'un lycéen devant l'établissement. Sophie Venétitay, secrétaire générale du SNES-FSU,  a recueilli les témoignages de professeurs présents sur place. Joint par franceinfo, elle a déroulé une version des faits. "Un élève a été verbalisé par la police. Il lui a été demandé de rentrer chez lui. Ce qu'il a fait. Son père n'ayant pas vraiment compris ce qu'il se passait l'aurait ramené au lycée. À ce moment, les choses se seraient un peu tendues visiblement devant le lycée. Cet élève alors qui n'avait rien fait a été plaqué au sol, menotté et emmené au commissariat", a-t-elle témoigné. Une source policière justifie l'intervention par le fait que le lycéen avait le visage "dissimulé" et "a invectivé les policiers" en se montrant "menaçant ".

"Ce qui nous a interpellés, c'est un placage musclé d'un lycéen. Quatre policiers qui le plaquent", a réagi Corinne Grootaert de la FCPE de Conflans-Sainte-Honorine. "Il a résisté, il s'est débattu", souligne de son côté une source policière. On voit sur plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux quatre policiers appréhender le lycéen et l'immobiliser au sol. "Il a ensuite été menotté. Un attroupement s'est alors formé", précise une source policière. "L’individu, mineur, a été interpelé pour rébellion et placé en garde à vue", puis a été "libéré et remis à ses parents sans faire l’objet de poursuite", indique la préfecture des Yvelines dans un communiqué.

Un policier brandit un LBD à hauteur de visage

Corinne Grootaert s'est dite par ailleurs choquée par la "vidéo d'un policier pointant une arme non létale et à hauteur de visage, ce qui est foncièrement interdit", assure-t-elle. Sur une vidéo consultée par franceinfo, on aperçoit effectivement un policier brandir un LBD à hauteur de visage. Une source policière indique à franceinfo que les forces de l'ordre ont fait usage des LBD de façon "réglementaire" sans tirs dans un but de "dispersion".

"Nous avons interpellé le maire de notre ville, le préfet et la députée. Je ne peux pas imaginer que l'enquête n'aura pas lieu", a déclaré la représentante des parents d'élèves Corinne Grootaert. Plusieurs députés, notamment de la Nupes, se sont indignés depuis jeudi sur les réseaux sociaux : "Pour un simple blocage du lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine : flashball à hauteur de tête. C'est trop grave ! Ceux qui minimisent se rendent complices. Gérald Darmanin doit rendre des comptes", a écrit samedi sur Twitter Alma Dufour, députée de La France insoumise de Seine-Maritime.

Le syndicat majoritaire des Officiers et Commissaire de police SCSI s'est indigné des réactions de certains élus parlementaires : "Être lycéen n’est pas un passe-droit. Arrêtons de juger sans contextualiser", a réagi samedi le syndicat de police sur Twitter.

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