Réforme des retraites : plusieurs milliers de manifestants en France jeudi soir, plus de 300 interpellations et de nombreuses dégradations
En "colère" ou "révoltés", des milliers de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France, jeudi 16 mars, pour protester contre la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3 de la Constitution. Les forces de l'ordre ont procédé au total à 310 interpellations, essentiellement à Paris, a annoncé vendredi matin sur RTL le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Dans l'après-midi, des manifestants ont rejoint la place de la Concorde à Paris, en face de l'Assemblée nationale, à l'appel du syndicat Solidaires. Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), à l'initiative de cette manifestation, étaient présents. Ils ont été rejoints par des cheminots et des raffineurs notamment, puis par un cortège de plus de 1 600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3".
Les forces de l'ordre sont intervenues en début de soirée à Paris. Elles sont entrées en action, notamment avec des canons à eau, après une tentative de dégradation du chantier de l'Obélisque, selon la préfecture de police.
Plusieurs charges et des jets de gaz lacrymogène ont progressivement évacué les manifestants de la place vers les rues et les quartiers environnants, où de nombreuses dégradations ont été commises (véhicules incendiés, feux de poubelles, mobilier urbain détruit...). Pas moins de 258 personnes ont été interpellées dans la capitale durant la soirée, a fait savoir Gérald Darmanin.
Des violences "sidérantes" à Rennes
Des rassemblements et des incidents ont aussi éclaté dans d'autres villes, en particulier à Rennes, où la préfecture a évoqué huit interpellations et autant de gardes à vue en fin de soirée, après des dégradations multiples et "26 feux éteints". La maire socialiste, Nathalie Appéré, a évoqué sur Twitter des violences "sidérantes".
A Nantes, où environ 3 500 personnes se sont rassemblées en début de soirée, selon la police, l'ambiance s'est rapidement détériorée : feux de poubelles non ramassées, jets de cocktails Molotov, tirs de mortiers vers les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène.
Des mannequins à l'effigie de Borne et Macron brûlés
A Marseille, des jeunes masqués ont fracassé la vitrine d'une agence bancaire et détruit du mobilier urbain sur la Canebière, tandis que d'autres ont mis le feu à des poubelles aux cris de "à bas l'Etat, les flics et le patronat". Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène également à Amiens, Lille ou encore Grenoble.
A Dijon, où 700 personnes se sont rassemblées, certains s'en sont "pris aux forces de l'ordre et ont commis des dégradations", tandis que des mannequins à l'effigie du président de la République, de la Première ministre et du ministre du Travail ont été brûlés, selon un journaliste présent sur place.
A Lyon, sur fond de feux de poubelles et de jets de projectiles sur la mairie, la préfecture a fait état de quatre interpellations.
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