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Réforme des retraites : pour les salariés mobilisés contre le texte, les caisses de grève "couvrent 40% des pertes" de salaire

Pour faire durer le mouvement social contre la réforme des retraites, des caisses de grève sont mises en place. Elles sont alimentées par les salariés, leurs familles et même des inconnus.
Article rédigé par Hugo Charpentier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le site industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer dans les Boûches-du-Rhône, le 14 mars 2023. (HUGO CHARPENTIER / RADIO FRANCE)

"Bonjour, tenez, des papiers contre la réforme des retraites !" Aux abords du site d'ArcelorMittal, dans le complexe industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône, des barrages filtrants et des distributions de tracts contre le projet du gouvernement sont mis en place. 

>> "Une grève, ça coûte cher" : caisse centrale ou cagnotte, les syndicats se préparent à une longue bataille contre la réforme des retraites

"Les gens comprennent, ils nous soutiennent", assure Amélie Boy, déléguée du syndicat Force ouvrière, sous les bruits des klaxons. "On se fait saluer, on a l'opinion publique avec nous", ajoute-t-elle, avant de nuancer : "Tout le monde ne peut pas prendre des jours de grève. Mais les gens comprennent tout ce qu'on fait pour eux."

Une solidarité entre collègues, mais pas que 

En effet, faire grève coûte cher. "Pour ce mois-ci, c'est le troisième jour de grève, donc ça doit faire 200-300 euros", explique Olivier Deleau, représentant CGT. Alors pour faire durer le mouvement social, les salariés mobilisés peuvent compter sur les caisses de grève, des cagnottes mises en place pour compenser en partie les pertes de salaire. "On peut lancer des collectes, participer aux repas, à l'intendance ... N'importe quel coup de main est bon à prendre", explique Olivier Deleau. "Donc oui, il y a une solidarité financière, mais aussi pratique."

"Ça couvre 40% des pertes, c'est déjà bien."

Olivier Deleau, représentant CGT

à franceinfo

Une distribution de tracts aux abords du site  industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer dans les Boûches-du-Rhône, le 14 mars 2023. (HUGO CHARPENTIER / RADIO FRANCE)

Soutenir un mouvement "légitime" 

Parmi les donateurs, il y aussi les proches des salariés, voire de parfaits inconnus. "Mine de rien, la retraite touche tout le monde. Mais tout le monde n'est pas en capacité de se mettre en grève, ou de se battre contre" la réforme des retraites, ajoute le syndicaliste. 

"C'est un combat mené aussi pour tous les gens 'impuissants'."

Olivier Deleau, représentant CGT

à franceinfo

Dans la file des voitures bloquées, Manon verse de l'argent dans des cagnottes en ligne, "autour d'une centaine d'euros". Pour cette formatrice, faire grève n'est pas toujours possible. "Je ne peux pas y aller tout le temps, parce qu'on a tous des charges, des crédits, des choses à payer. Donc on essaie d'équilibrer entre la vie de travail, la vie de famille, et nos convictions. Je suis avec eux, parce que je trouve que c'est tout à fait légitime de se battre pour nos droits et nos retraites plus tard", estime-t-elle. Si le mouvement se poursuit, Manon se dit prête à refaire un geste. 

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