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Réforme des retraites : "je ne peux pas faire grève tous les jours", confient des Français, qui saluent le choix d'une manifestation le samedi pour ne pas "perdre 50 euros"

La septième journée de mobilisation contre le projet du gouvernement samedi 11 mars va rassembler des salariés et fonctionnaires qui peuvent difficilement cesser le travail, notamment pour raison financière.
Article rédigé par franceinfo - William de Lesseux
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Manifestation contre la réforme des retraites à Paris, le 7 mars 2023. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Dans le 18e arrondissement de Paris, le personnel d'un Monoprix bloque l'accès du supermarché. "C'est une action vraiment puissante", estime Esimé Tolessi, en grève seulement quelques heures ce jour-là, pour l'une de ses rares mobilisations depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites.

Comme elle, certains salariés et fonctionnaires qui ne peuvent pas faire grève régulièrement faute de temps et de moyens seront dans les 230 cortèges annoncés partout en France pour la septième journée de mobilisation.

"Faire grève tous les jours, je ne peux pas"

"Faire grève tous les jours, je ne peux pas. Je peux le faire de temps en temps, mais pas tous les jours", explique Esimé Tolessi. "Bien que je sois militante CGT, je peux perdre jusqu'à 50 euros par jour. C'est énorme pour quelqu'un qui est à temps partiel", ajoute cette employée d'un Monoprix, qui n'a cependant pas besoin de se déclarer gréviste ce samedi 11 mars : elle est en repos. "J'irai à la manif, on ne lâche rien!"

Colin Gannat, enseignant en CE2 à Paris et encarté au Snuipp-FSU, peut lui aussi défiler sans être en grève. "Au quotidien, c'est dur pour les enseignants.  Financièrement, mais aussi vis-à-vis de nos élèves. On se sent une responsabilité. Ne pas venir à l'école plusieurs jours de suite, c'est un peu empêcher les enfants d'accéder à l'école, et ça nous met mal à l'aise", explique-t-il.

"Les manifs, notamment le samedi, nous permettent de pouvoir montrer notre mécontentement sans trop impacter notre portefeuille et nos élèves."

Colin Gannat, enseignant syndiqué

à franceinfo

Avec ses collègues, Colin Gannat a songé un temps à mettre en place un mouvement reconductible, sans y parvenir. "Faire grève 30 jours de suite dans le mois, ce n'est pas possible. Donc clairement, il faut que le gouvernement entende la détresse qui est la nôtre et qu'on aille de l'avant. Ce n'est pas possible autrement", martèle-t-il. Le fonctionnaire assure que chaque journée non travaillée représente près de 110 euros de manque à gagner à la fin du mois. 

Réforme des retraites : le choix du samedi pour manifester sans faire grève salué par des travailleurs - le reportage de William de Lesseux

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