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Réforme des retraites : quelle stratégie désormais pour l'intersyndicale ?

Après des semaines de débats acharnés, le texte de la réforme des retraites est soumis au vote jeudi après-midi à l'Assemblée nationale. Et les syndicats l'assurent : "On continue à combattre".
Article rédigé par franceinfo - Louise Buyens
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Temps de lecture : 2 min
Laurent Berger et Philippe Martinez, respectivement secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT, le 19 janvier 2023, lors de la manifestation contre la réforme des retraites, à Paris. (VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / AFP)

Une journée-clé. Et à plus d'un titre. Ce jeudi 16 mars est une journée décisive et incertaine pour la réforme des retraites, qui doit être soumise successivement au vote du Sénat et de l'Assemblée nationale. Si le gouvernement s'active pour s'assurer un vote incertain (ou engager l'article 49.3), l'intersyndicale, elle, aussi.

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Après la 8e journée de mobilisation contre la réforme, qui a rassemblé 1,7 millions de manifestants partout en France selon la CGT et 480 000 selon le ministère de l'Intérieur, l'intersyndicale s'est réunie dès mercredi soir au siège du SNUIPP, le syndicat des enseignants. Et le message est clair : malgré le compromis trouvé par les sénateurs et députés, réunis au sein d'une commission mixte paritaire qui a confirmé les grands axes de la réforme, en premier lieu le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ en retraite, les leaders syndicaux entendent poursuivre la lutte contre la réforme, à travers plusieurs moyens.

"Il y aura une suite, c'est évident"

Le premier, en mettant la pression aux parlementaires. Rendez-vous dès jeudi à 12h30, devant l'Assemblée nationale pour une conférence de presse. Les numéros un des syndicats veulent convaincre les députés de ne pas voter le projet de loi, qui doit avoir lieu dans l'après-midi.

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Sauf que si le texte est adopté par un vote au Parlement ou par le 49.3, la réponse ne sera pas la même. Mais le mouvement continuera, promet Dominique Corona, le numéro deux de l'Unsa. "Mobilisation ne veut pas forcément dire manifestation. Cela fait partie des options, mais il y en a d'autres, comme celle du Conseil constitutionnel, celle des décrets d'application quand ils vont tomber... Nous avons toute une panoplie d'actions possibles. Et vous savez, quand on est contre une réforme, on continue à combattre", prévient-il.

Il va aussi falloir continuer à motiver les troupes : les chiffres de mobilisation sont en baisse, par rapport au 7 mars. Mais la secrétaire confédérale de la CGT, Catherine Perret, reste confiante : "Bien sûr que c'est dur. C'est dur de faire grève, c'est dur de manifester une fois, deux fois, trois fois par semaine ces derniers temps. Mais n'empêche, les Français ont répondu présents dans les manifestations et dans les grèves."

Les syndicats prévoient de se réunir après l'adoption du projet de loi pour décider de la suite à donner au mouvement. Invité de franceinfo, jeudi 16 mars, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT a assuré qu'"Il y aura une suite, c'est évident". 

Si la réforme des retraites "est adoptée, la colère et la contestation ne cesseront pas", insiste-t-il. Il "restera un sentiment de malaise et de mécontentement dans le monde du travail", un sentiment d'injustice "qui va perdurer".

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