Réforme des retraites : qui sont les travailleurs qui devront cotiser pendant 44 ans ?
Une réforme pour "progressivement travailler plus longtemps". Le gouvernement a dévoilé, mardi 10 janvier, son projet sur les retraites, qui vise à reculer l'âge légal de départ à 64 ans, contre 62 ans actuellement. La durée de cotisation requise pour bénéficier d'une retraite à taux plein sera portée à 43 années d'ici à 2027, huit ans plus tôt que ce que prévoyait la réforme Touraine de 2014.
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Dans le cadre d'une carrière longue, les personnes entrées tôt dans la vie active pourront toujours bénéficier d'un départ anticipé en retraite. "Le dispositif de carrières longues sera adapté pour qu'aucune personne ayant commencé à travailler tôt ne soit obligée de travailler plus de 44 ans", a également défendu le gouvernement. Soit tout de même jusqu'à un an de plus que les autres travailleurs. Pourquoi cette différence ? Explications.
De 42 à 45 années de cotisation selon les règles actuelles
Dans le système en vigueur aujourd'hui, ceux qui ont commencé à travailler avant l'âge de 20 ans peuvent prétendre à un départ en retraite à 60 ans. Ceux qui sont entrés sur le marché de l'emploi avant 16 ans peuvent faire valoir leurs droits à la retraite à partir de 58 ans. Pour bénéficier de ce départ anticipé, il faut avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant 16 ou 20 ans. Mais ce n'est pas la seule condition. Il est aussi nécessaire d'avoir suffisamment cotisé tout au long de sa carrière, entre 42 et 45 années. Cette durée varie selon l'année de naissance et l'âge auquel une personne a commencé à travailler, comme le détaille le tableau ci-dessous issu du site service-public.
Ainsi, pour l'heure, une personne née en 1961 qui a commencé à travailler avant ses 16 ans peut partir à 58 ans à condition d'avoir validé 44 annuités durant sa carrière. Si elle a entamé sa carrière un peu plus tard, mais avant l'âge de 20 ans, il lui est possible de partir à 60 ans à condition d'avoir validé 42 annuités. Un travailleur né à partir de 1973 qui a entamé sa carrière avant 16 ans doit avoir cotisé 45 annuités pour partir en retraite à partir de 58 ans. Et 43 annuités s'il a commencé à travailler un peu avant 20 ans.
Des carrières parfois plus longues avec la réforme
La réforme du gouvernement prévoit de remanier ce dispositif. Les personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans pourront toujours partir dès 58 ans. Un nouveau palier est prévu pour celles qui ont entamé leur carrière entre 16 et 18 ans, et qui pourront faire valoir leurs droits à la retraite à compter de 60 ans. Les travailleurs ayant démarré leur vie professionnelle à partir de 18 ans et avant 20 ans pourront bénéficier de la retraite à partir de 62 ans. C'est-à-dire deux ans plus tard qu'aujourd'hui, mais toujours deux ans avant l'âge légal, qui doit être reculé à 64 ans.
La réforme continue de conditionner l'accès au départ anticipé à la validation d'un nombre minimum de trimestres au cours de la carrière. Contrairement au système actuel, la durée de cotisation requise ne pourra toutefois pas dépasser 44 années, assure le gouvernement. Ces nouvelles règles seront un peu plus avantageuses pour les personnes qui ont commencé à travailler avant 16 ans. Actuellement, elles doivent cotiser deux ans de plus que le reste des travailleurs de leur génération. Avec la réforme, il leur faudra avoir cotisé une année de plus que les autres.
Aujourd'hui, une personne née en 1973 et qui a commencé à travailler à 17 ans peut partir à 60 ans si elle a bien validé 43 annuités. Avec la réforme, en appliquant la règle des 44 annuités, si "vous avez commencé à travailler à 17 ans, vous pourrez partir à 61 ans", confirme Matignon. Soit un an plus tard qu'à l'heure actuelle. De la même manière, un travailleur de la même génération, entré sur le marché du travail à 18 ans, peut aujourd'hui partir à 61 ans à taux plein. Avec la réforme, il cotisera un an de plus et prendra sa retraite à 62 ans.
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