Réforme des retraites : "Si Emmanuel Macron utilise le 49.3, c'est terminé pour lui pour 2022", affirme Ugo Bernalicis, député LFI
"L’objectif du 49.3 est de raccourcir le débat, mais je crois que ce serait une faute politique lourde", a affirmé le député La France insoumise dans le "8h30 franceinfo".
"Si Emmanuel Macron utilise le 49.3, c’est terminé pour lui pour 2022", affirme lundi 24 février sur franceinfo Ugo Bernalicis, député La France insoumise du Nord, après une première semaine d'examen du projet de loi sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Il pointe du doigt l'éventuelle utilisation d'un "49.3 de confort pour des histoires de calendrier". "L’objectif du 49.3 est de raccourcir le débat, mais je crois que ce serait une faute politique lourde", juge-t-il. "Le coup politique de cette violence institutionnelle, je pense qu’Emmanuel Macron le paiera", prévient le député LFI.
"Un belle mise en scène"
Alors que le projet de loi sur la réforme des retraites est examiné par les députés depuis une semaine, week-end compris, aucun des 65 articles n'a été déposé. "Il faut prendre le temps de discuter de cette réforme, je ne crois pas qu'on balaye 300 milliards de budget, un système qui est là depuis 70 ans et qui fonde la France, la République et la solidarité dans ce pays" en deux semaines, affirme Ugo Bernalicis. Le député La France insoumise du Nord assure qu'une proposition a été faite au gouvernement, celle "de passer tout de suite à l'article 2 et de revenir plus tard, dans le détail, à l'article 1", et que, selon lui, la majorité a répondu "on continue comme ça". "J’ai l’impression qu’on est dans une belle mise en scène du point de vue de la majorité et du gouvernement", regrette-t-il.
Ugo Bernalicis affirme ne pas comprendre "quel est le problème de discuter d’un texte aussi fondamental un mois et demi plutôt que trois semaines", expliquant que "chaque semaine de bataille qu’on a menée, que ce soit en commission spéciale ou dans l’hémicycle, ce sont de nouveaux éléments qui apparaissent sur la table, de nouveaux éléments de compréhension". Le député LFI du Nord assure ainsi faire un "travail d’éducation populaire, [celui] de montrer ce qu’est la réalité de cette réforme et chaque jour qui passe à l’Assemblée, ça y aide".
Pourquoi n’y passerait-on pas un mois et demi, ou deux mois, vu que c’est un texte majeur et fondamental
Ugo Bernalicis, député LFIà franceinfo
Interrogé sur les élections municipales, Ugo Bernalicis considère que face à la montée du Rassemblement national dans les sondages, "Emmanuel Macron a une responsabilité majeure là-dessus". Il met en cause le récent "débat pourri sur l’histoire du séparatisme religieux" ou encore la modification de "l’aide médicale d’État [AME], renvoyer le plus de migrants possibles à la frontière, supprimer les cotisations sociales pour augmenter le salaire net, c’était aussi dans le programme de Marine Le Pen". Pour le député, "c’est effrayant que Monsieur Macron applique des pans entiers du programme du Rassemblement national". "Suivre la trajectoire de Madame Le Pen, je ne suis pas sûr que c’est comme ça qu’on la combat", regrette Ugo Bernalicis. Il estime ainsi qu'il faut plutôt remettre "de l’humanité, de la fraternité et de la solidarité, et ce n’est pas ce que fait Emmanuel Macron". "Il monte les uns contre les autres et c’est extrêmement dangereux", dénonce-t-il.
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