Réforme des retraites : va-t-on vers des grèves reconductibles au mois de mars ?
Multiplication des mobilisations pour maintenir la pression : les opposants à la réforme des retraites voient loin. L'intersyndicale appelle ainsi à une nouvelle journée de grève et de manifestations jeudi 16 février, avant de nouvelles journées déjà cochées sur les calendriers. Ainsi, selon les informations de franceinfo, l'intersyndicale va annoncer dès samedi 11 février deux nouvelles dates de "mobilisation nationale" les mardi 7 mars et mercredi 8 mars.
Car, déjà, la photo de famille est prévue, comme un symbole, à la Bourse du Travail, à Paris, samedi en fin de matinée : Philippe Martinez, de la CGT, aux côtés de Laurent Berger, de la CFDT, et tous les autres numéros un des organisations syndicales, tous unis contre le projet de réforme des retraites. C'est là que devrait être annoncé, tout aussi symboliquement, ces deux journées consécutives de mobilisation des 7 et 8 mars.
"Monter encore d'un cran face au gouvernement"
Reste que la formulation exacte est encore à définir, car tout le monde n'a pas la même stratégie, et tout le monde ne veut pas appeler à la grève pendant 48 heures. Mais cela permettra de "monter encore d'un cran face au gouvernement", confie un responsable syndical, et de "scénariser" un peu les choses. L'idée est aussi d'offrir la possibilité à ceux qui le souhaitent de commencer un mouvement reconductible coordonné à partir de ce moment-là dans certains secteurs, comme l'énergie, les raffineries, voire à la SNCF.
Ces deux journées seront la sixième et la septième journée de mobilisation. La quatrième aura donc lieu ce samedi 11 février, la cinquième le jeudi 16 février. À ce stade, il n’y a pas de nouvelle date envisagée entre le 16 février et les 7-8 mars, en raison des vacances scolaires, selon ces sources syndicales.
Un durcissement au mois de mars ?
D'où la question : va-t-on vers des grèves reconductibles au mois de mars ? S'il est encore trop tôt pour le dire, les dirigeants de plusieurs importantes fédérations de la CGT, de SUD ou de FO, dans les domaines de l'énergie ou des transports, en sont convaincus depuis la présentation du projet de loi. Seul un mouvement de blocage dans les secteurs-clés de l'économie pourra faire éventuellement céder le gouvernement, assurent-ils. Et il n'est ici pas question des "grèves carrées", en langage syndical : les journées interprofessionnelles de 24 heures.
Il s'agit là d'une stratégie de durcissement toutefois rejetée par la CFDT, car elle ferait courir le risque de rendre la mobilisation impopulaire auprès de l'opinion publique. En outre, si la participation aux défilés organisés par les syndicats a surpris par son ampleur, celle aux grèves organisées en parallèle ne bat pas en revanche des records, en raison, notamment, du contexte lié au pouvoir d'achat. Et même les débrayages de 48 heures voire 72 heures dans les raffineries ou à EDF, des bastions de la CGT, n'ont pas été massivement suivis jusqu'ici.
Bref, pour appeler à la grève reconductible, "Il faut vraiment être sûr de son coup", résume le responsable d'une fédération des transports. "Montrer qu'on est capable de tisonner, d'entretenir le feu. Et ça, personne n'en est aujourd'hui certain", selon lui.
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