: Vidéo Réforme des retraites : "Je n'entre pas dans ce débat parlementaire avec l'idée que nous essaierions de faire de la coercition"
Marc Fesneau, ministre chargé des relations avec le Parlement, était l'invité du "8h30 franceinfo" le dimanche 2 février 2020.
L'examen de la réforme des retraites démarre lundi 3 février en commission spéciale à l'Assemblée nationale. "Je n'entre pas dans ce débat parlementaire avec l'idée que nous essaierions de faire de la coercition", assure Marc Fesneau, ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, invité du 8h30 de franceinfo dimanche 2 février. Il refuse l'idée, proposée par Patrick Mignolas, président du groupe Modem à l'Assemblée nationale, de brandir la menace du 49/3.
"On ne préempte pas un débat parlementaire"
"On ne brandit pas, on ne menace pas, on ne préempte pas un débat parlementaire, lance Marc Fesneau. Je suis respectueux des droits de la majorité et de l'opposition, et donc il faut qu'on fasse en sorte que le débat parlementaire se passe dans les meilleures conditions", explique-t-il. "Mais en même temps reconnaissez que la manoeuvre qui est proposée par la France insoumise est une manoeuvre d'obstruction", ajoute-t-il, faisant référence aux 19 000 amendements déposés par le groupe d'opposition. "Je trouve que c'est dévoyer le rôle du Parlement, dégrader le rôle d'un parlementaire. C'est au fond, devant les Français, dire qu'on ne veut pas le débat. Ce n'est pas au niveau du débat parlementaire et du débat démocratique", poursuit le ministre.
LFI fait obstruction, selon Marc Fesneau
"Avez-vous regardé les amendements de LFI ? Alinéa par alinéa, on supprime les alinéas, et on multiplie ça par les 17 députés LFI, s'agace Marc Fesneau. Et ça va dans l'absurdité, au point qu'ils suppriment les alinéas où on amène le minimum contributif à 1 000 euros, ils suppriment l'alinéa qui vise à élargir le champ de la pénibilité à la fonction publique. Moi je pense que ce n'est pas à la hauteur du débat", ajoute-t-il.
Marc Fesneau répond également à Gérard Larcher, président du Sénat, qui demande au gouvernement de renoncer à "une procédure accélérée" pour prendre le temps du débat. "Le temps du débat est réel. Il y a 10 jours de commission qui sont prévus, il y a au moins 15 jours en séance qui sont prévus. Je parle de l'Assemblée nationale, d'un temps de même nature au Sénat, puis à l'Assemblée en nouvelle lecture, et au Sénat le cas échéant", assure le ministre. "Par ailleurs, nous continuons à mettre en débat un certain nombre de sujets qui ont été levés par les partenaires sociaux. Je pense aux questions de la pénibilité, du minimum contributif, des carrières longues. Le débat serait alimenté par les sorties de ces négociations, qui vont commencer à partir de la semaine prochaine", ajoute-t-il.
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