Reportage "J'en profite pour faire plus de choses" : la retraite progressive, un dispositif peu utilisé mais qui séduit les salariés chez Safran

Les organisations syndicales et patronales se retrouvent pour de nouvelles négociations sur les règles de l'Assurance chômage et des mesures pour favoriser l'emploi des seniors. La question de la retraite progressive sera notamment sur la table.
Article rédigé par Louise Buyens
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Chez Safran, entre 60 et 70% des salariés éligibles sont en retraite progressive. (REMY GABALDA / AFP)

Les partenaires sociaux mènent un deuxième round de négociations, mardi 29 octobre, sur l'Assurance chômage et l'emploi des seniors. Un accord doit être trouvé d'ici le 14 novembre. L'un des principaux sujets sur la table concerne notamment la retraite progressive. Ce dispositif est actuellement accessible deux ans avant l'âge légal de départ à la retraite, mais il est très peu utilisé en France. Les syndicats plaident de leurs côtés pour ouvrir le dispositif dès l'âge de 60 ans, comme l'a déjà mis en place le groupe Safran, où franceinfo s'est rendu.

Depuis 2015, les salariés peuvent aménager leur temps en fin de carrière avec le départ anticipé, et ils sont nombreux à s'y intéresser. Chez Safran, entre 60 et 70% des salariés éligibles sont aujourd'hui en retraite progressive, selon Marc Aubry, ancien délégué syndical à la CFDT. "Les salariés peuvent passer à temps partiel avec une possibilité de continuer à cotiser à temps plein et avec une majoration de leur salaire. S'ils sont à temps partiel à 80%, ils sont rémunérés à 90%."

Moins cher que le départ anticipé

Ce dispositif a notamment conquis Denis, 59 ans. "J'ai fait toute ma carrière à Safran Le Creusot en trois huit", témoigne-t-il, lui qui a démarré comme ajusteur monteur à 22 ans. "Ce n’était pas tellement physique, c'était plus fatigant par rapport aux horaires", dit-il. Denis a choisi de rester à 100% et de mettre les jours cumulés sur un compte épargne temps pour partir plus tôt à la retraite.

Son collègue, Dominique, lui aussi 59 ans et lui aussi en trois huit dans l'usine du Creusot, a choisi la formule à 80% et travaille du mardi au vendredi. "J'en profite pour faire plus de choses le week-end, du bricolage, du sport. Ça permet de sortir et de pouvoir se reposer le lundi." Même si l'employeur continue de cotiser à 100%, la retraite progressive lui coûte moins cher que le départ anticipé.

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