SNCM : les administrateurs judiciaires accusent l'Etat de faire pression
Enième rebondissement de taille dans le dossier de la SNCM : les administrateurs judiciaires accusent l'Etat de faire pression sur eux pour qu'une liquidation judiciaire de la SNCM soit prononcée. Ils viennent d'ecrire aux avocats de l'Etat et du principal actionnaire de la compagnie, Trandev (lire la lettre ci-dessous).
Le courrier a été écrit jeudi, le 23, et la date est importante. Car les deux administrateurs judiciaires ont pris la plume au lendemain d'un rendez-vous qui a tourné court au tribunal de commerce de Marseille, alors que les trois repreneurs devaient défendre leurs dossiers. Le tribunal de commerce de Marseille a estimé mercredi que les offres de reprise de la SNCM étaient "insatisfaisantes " et mis en délibéré "à quinzaine" sa décision sur l'avenir de la compagnie maritime, en redressement
judiciaire depuis novembre.
"Une méthode à la hussarde"
Or la veille, c'est-à-dire mardi, les avocats de l'Etat, de Transdev et de Veolia avaient signifié par écrit aux deux administrateurs qu'ils ne financeraient le plan de sauvegarde de l'emploi que sous réserve de la conversion préalable du redressement judiciaire en liquidation. Inacceptable disent les deux administrateurs judiciaires, Frédéric Abitbol et Emmanuel Douhaire, qui voient dans ce procédé une sorte de chantage.
Quel serait l'intérêt de l'Etat à plaider en faveur de ce scénario ? A première vue, difficile a voir, mais maître Olivier de Chazeaux, avocat de Christian Garin qui porte le projet Medpartners, un des trois repreneurs, a son idée sur la question : "L'Etat finalement essaie de protéger quelques intérêts, ou en tout cas de masquer des erreurs passées, pour éviter le courroux de Bruxelles. Il n'est pas impossible que d'autres intérêts se soient liés pour essayer, entre amis, dans un coin d'une petite salle obscure, de se mettre d'accord après la liquidation judiciaire ".
Au ministère des Transports on affirme que l'objectif a toujours été la reprise de la SNCM. Reste le courrier des administrateurs, et leurs affirmations, qui jettent un peu plus le trouble sur un dossier déjà tres opaque.
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