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Soldes : après un report "judicieux", un "bilan plutôt positif", selon la Fédération nationale de l'habillement

"Nous résistons", affirme son président qui se félicite d'une augmentation du chiffre d'affaires et de la marge. Mais sans mesures spécifiques d'accompagnement, "plus de 13 000 emplois" sont menacés, selon lui.

Article rédigé par franceinfo
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Le bilan des soldes d'été 2020 satisfait "50% des commerçants indépendants multi-marques", selon la Fédération nationale de l'habillement (photo d'illustration). (PIERRE DESTRADE/JOURNAL DU CENTRE/MAXPPP)

Alors que les soldes d'été se terminent mardi 11 août, leur "bilan est plutôt positif" pour 75% des commerçants indépendant multi-marques, assure mardi 11 août sur franceinfo Éric Mertz, le président de la Fédération nationale de l'habillement qui représente 33 000 commerçants indépendant du secteur des vêtements et du textile. "Je pense que cette décision de repousser la date des soldes au 15 juillet [en raison du coronavirus] s'est s'avérée extrêmement judicieuse".

Quel premier bilan tirez-vous de ces soldes d'été 2020 ?

Le bilan est plutôt positif. Je pense que cette décision de repousser la date des soldes au 15 juillet pour quatre semaines s'est avérée extrêmement judicieuse. 75% des commerçants indépendants multi-marques nous le disent. Les clients sont revenus dans les magasins. On a fait un mois de juillet qui était assez correct même si effectivement, il est assez difficile de comparer ces soldes d'été 2020 à celles de 2019. Je note quand même que 50% des commerçants indépendants multi-marques sont plutôt satisfaits de cette édition des soldes. Le bilan final que l'on peut faire depuis la réouverture de nos magasins le 11 mai et jusqu'à lundi soir, c'est qu'on voit un chiffre d'affaires qui, par rapport à l'année dernière, est en léger repli, de l'ordre de moins 4%, mais à nouveau avec une augmentation de la marge, ce qui est bien l'essentiel pour notre secteur d'activité qui est en grande souffrance.

Le bilan est-il aussi positif pour les franchises de grandes marques ?

Ce bilan est beaucoup moins bon pour les grandes enseignes et pour les franchisés. Le mois de mai était en repli de l'ordre de 30%, le mois de juin en repli de l'ordre de 25% et je pense que le bilan final sur la période, depuis leur réouverture jusqu'à la conclusion des soldes, sera bien sûr négatif. Mais ces enseignes ont été en promotion dès le début de déconfinement, c'était tout à fait suicidaire. Donc, effectivement, le bilan sera beaucoup plus catastrophique.

Ce sont deux visions antagonistes de l'évolution du marché. Les franchiseurs veulent faire du chiffre d'affaires. Nous, nous voulons faire de la marge. 

Éric Mertz, le président de la Fédération nationale de l'habillement

à franceinfo

Et c'est bien avec la marge que nous allons soutenir les politiques publiques de l'État en matière d'emploi et en matière de relance économique et de transformation de notre secteur d'activité.

Les soldes ont-ils permis de combler les pertes des deux mois de confinement ?

Non, en aucun cas. On a perdu sur le secteur total un peu plus d'1,4 milliard millions d'euros, ça représente 25% des achats de saison et 25% du chiffre d'affaires de saison. C'est irrattrapable et c'est bien pour cela qu'on a demandé au gouvernement un accompagnement renforcé portant sur la sauvegarde de l'emploi, bien sûr la relance économique et enfin, la transformation numérique de 80% des entreprises en moins de 18 mois, parce que c'est essentiel pour l'avenir de notre corporation. Nous avons demandé l'arbitrage du Premier ministre et des ministres concernés auxquels nous avons transmis notre plan de soutien et de relance. C'est un plan ambitieux de 250 millions d'euros qui porte sur plusieurs volets, le numérique, la modernisation physique de nos magasins et énergétique. Nous avons prouvé notre résilience économique et sociale. Nous sommes les premiers acteurs de ce marché qui pourtant se porte mal et nous résistons. Mais sans ces mesures spécifiques d'accompagnement, ce sont quand même plus de 13 000 emplois qui sont d'ores et déjà menacés d'ici 12 mois.

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