Soldes : dans les grands magasins parisiens, "les clients ne sont pas là"
Les soldes démarrent pour six semaines, ce mercredi 9 janvier. Après une fin d’année perturbée par les manifestations des "gilets jaunes", les commerçants en attendent beaucoup. LDans les grands magasins parisiens, le démarrage semble prudent.
Les rayons des grands magasins parisiens sont quasiment déserts ce mercredi 9 janvier. C’est pourtant là que la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie a choisi de lancer officiellement le début des soldes d’hiver. Six semaines de prix cassés pour vider les stocks. Et il y en a beaucoup cette fois après la fin d’année catastrophique depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", fin novembre. L’impact économique du mouvement est même évalué entre 2,5 et 4 milliards d’euros, a rappelé Agnès Pannier-Runacher.
Des remises en plus pour attirer les clients
Devant les Galeries Lafayette du boulevard Haussmann, il y a bien une petite file de clients pour l'ouverture des portes, mais pas la cohue traditionnelle. Cela étonne même cette cliente, croisée par franceinfo : "j’étais très surprise ce matin, il n’y a quasiment personne dans le magasin. C’est peut-être les ventes privées des semaines précédentes qui font que les gens ont déjà fait l’acquisition de ce qu’il voulait. Mais c’est vrai que c’est plutôt étonnant."
Alors pour faire venir les clients, les magasins cherchent à relancer la machine. Certains commerçants des Galeries Lafayette par exemple font "un happy hour, 10% supplémentaires". Une première dans ce grand magasin. "Avec les manifestations des 'gilets jaunes' on a moins de passage et moins de trafic", confirme un responsable de stand. On est en effet loin des scènes de bousculade. "Par exemple à 8h, pour une journée de soldes normalement on a la queue avant. Mais les clients ne sont pas là."
"Venez chez vos commerçants"
Un coup d’envoi tellement timide qu’Agnès Pannier-Runacher lance en personne un appel aux clients… "À un moment on a aussi le droit, collectivement, de se faire un peu plaisir, défend ainsi la secrétaire d’État auprès de Bruno Lemaire. C’est un bon moment, janvier pour à la fois rendre service à nos commerçants et à la fois, avec des prix tirés, c’est accessible à toutes les bourses. Pour les Français c’est intéressant parce qu’il y a beaucoup de stocks avec des démarques, donc c’est un peu gagnant-gagnant pour les Français et pour les commerçants."
Une réforme des soldes indispensable ?
Pour les professionnels, le mal est plus profond. C’est la philosophie des soldes en France qu’il faut repenser, demande notamment le directeur général du Printemps, Pierre Pelarrey. Pour lui, il faut le temps des démarques doit être "plus court, plus anticipé en tenant compte des demandes des clients", un peu sur le modèle du Boxing Day britannique, le 26 décembre. "Moi je milite pour rendre la compétitivité à Paris, explique le patron. Il ne faut pas démarrer une activité commerciale plus tard, donc il faut la commencer au lendemain de Noël."
Un sujet qui divise les commerçants. La preuve encore cette année, le début des soldes n'a pas été avancé, alors que certains réclamaient de démarrer les soldes une semaine plus tôt que prévu quand d’autres craignaient ne pas être prêts à temps.
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