Supermarchés, hyper, hard discount... Qui est le moins cher ?
La fédération Familles rurales a publié une étude sur le prix d'un panier moyen. Francetv info l'a décortiqué. Et il réserve quelques surprises.
Le prix des courses augmente encore. C’est la conclusion de la 7e étude sur l’évolution des prix réalisée par l'association de consommateurs Familles rurales et publiée le 10 janvier 2013. Pour un panier moyen comprenant 35 produits de consommation courante (eau, biscuits, jus de fruits, desserts, confiture, produits laitiers...) les Français déboursaient 138,63 euros en novembre 2012 contre 135,21 euros en 2011. Francetv info a contacté Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, qui nous a aidé à décortiquer le rapport.
Les prix augmentent partout
Quel que soit le lieu où vous faites vos courses, vous payerez plus cher que l’année dernière : les prix sont à la hausse chez tous les grands distributeurs.
Dans le détail, le prix dépend évidemment de la gamme de produits sélectionnés
– premier prix, marques de distributeurs ou marques nationales – mais aussi du type de magasins (hyper, supermarchés, hard discount).
Ainsi, le panier composé exclusivement de produits de marques nationales atteint 178,18 euros, en hausse de 2,19%, alors que les produits "premier prix" ont augmenté de 2,67 % et les marques de distributeurs de 1,62 %. Toutes marques confondues, certaines catégories de produits ont vu leurs prix flamber : des eaux (+7,3%), des boissons chaudes (+11,7%), des desserts (+10%).
Olivier Dauvers : "Attention : cette étude n’est pas représentative. Ce rapport, qui ne prend en compte que 35 produits, ne peut pas refléter les tendances globales."
Les prix des marques nationales sont moins élevés dans les supermarchés
"Les supermarchés ne sont plus la surface de vente maîtrisant le mieux les prix, se trouvant très concurrencés par les hypermarchés", conclut le rapport. En 2012, ce sont les supermarchés qui affichent les plus fortes hausses de prix.
En valeur absolue, les supermarchés demeurent pourtant compétitifs sur le panel "marques nationales", où ils sont les moins chers : 176,79 euros par panel (177,60 euros pour les hypermarchés). En revanche, du côté des produits "1er prix", enregistrant la plus forte hausse entre 2011 et 2012 (+8,38 euros, ce qui donne 99,82 euros par panel), ils ne peuvent pas concurrencer les hypermarchés (99,20 euros par panel).
Olivier Dauvers : "Il faut préciser que les marques nationales ont freiné la hausse conséquente qu'elles ont connue ces dernières années dans toutes les grandes surfaces. Selon moi, il s’agit d’une conséquence de la guerre de prix entre les enseignes concurrentes. Facilement comparables d’un grand distributeur à l’autre, les marques nationales se prêtent à cette guerre des prix mieux que les autres panels."
Les hypermarchés restent globalement les moins chers
Aller dans des hypermarchés permet d'acheter moins cher. Ces derniers pratiquent les meilleurs prix pour les "marques de distributeur" (130,88 euros) et les produits "1er prix" (99,20 euros) par rapport aux supermarchés. Paradoxalement, leur panier moyen des "premiers prix" coûte également moins cher que dans les magasins hard discount (104,39 euros).
Olivier Dauvers : "Si les produits 'premiers prix' diffèrent des magasins hard discount aux hypermarchés, c’est tout simplement parce que ces produits ne sont pas de la même qualité. Prenez comme exemple une glace dans un hard discount : elle sera faite à base de crème fraîche. En revanche, dans un hypermarché, elle contiendra une matière grasse végétale. Ce qui est forcément moins cher, mais n'est pas de la même qualité."
Quel avenir pour les grands distributeurs ?
Les prix moins élevés des hypermarchés font-il partie d’une stratégie de reconquête des consommateurs ? Aujourd’hui, ces hypermarchés ont perdu du terrain chez les consommateurs. Le Figaro l’affirmait déjà en 2010, s’appuyant sur une enquête du mensuel Que choisir. Selon cette étude, les Français "sont notamment déçus par les promotions, les programmes de fidélité et le manque de lisibilité des prix". Ce que semble confirmer une étude du Bureau gouvernemental de la veille économique et des prix de décembre 2012, qui indique que les supermarchés "ont mieux résisté à la crise économique et à l’essor des hard discounters, du e-commerce et du développement des magasins spécialisés pour les biens d’équipements et technologiques".
Olivier Dauvers : "Dans un climat économique morose où la consommation stagne, on ne peut pas se permettre de perdre des parts de marché au profit de ses concurrents. Les hypermarchés ont déjà perdu une partie des consommateurs face à la vente sur internet des produits non alimentaires. La baisse des prix ne peut représenter qu’une solution à court terme : cela veut dire qu’ils achèteront auprès des fournisseurs moins chers ou qu’ils auront une marge des plus en plus faible."
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