Menaces de grève pendant Paris 2024 : "Nous avons eu de premières réponses, mais le compte n'y est pas", fustige Sophie Binet

Invitée, mercredi, sur France Inter, la secrétaire générale de la CGT dénonce "une impréparation totale" du gouvernement sur les "questions sociales liées aux Jeux".
Article rédigé par franceinfo
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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l'invitée de France Inter le 17 mai 2023 (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Nous avons eu de premières réponses, mais le compte n'y est pas du tout", fustige, mercredi 13 mars, sur France Inter Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, alors que le syndicat menace d'appeler à la grève pendant les Jeux de Paris 2024. Sophie Binet regrette qu'il ait fallu attendre que son syndicat "menace de déposer des préavis de grève pour qu'enfin une table ronde soit organisée hier au ministère de la Fonction publique".

Sophie Binet dénonce une "impréparation totale" du gouvernement "sur toutes les questions sociales liées aux Jeux", évoquant la situation des policiers ou encore des soignants. Elle affirme ainsi n'avoir "aucune garantie que les hôpitaux puissent fonctionner normalement l'été et faire face à l'afflux de visiteurs". "Nous ne savons pas comment les recrutements nécessaires vont être réalisés, ni comment les agents qui vont devoir venir à Paris pour renforcer les services vont être logés", liste la patronne de la CGT. Elle déplore l'absence de "plan de continuité pour assurer le surcroît de prise en charge de malades" durant l'événement.

"Aucune réponse sur les salariés du privé"

La secrétaire générale de la CGT assure également "n'avoir aucune réponse sur les salariés du privé". Elle rappelle ainsi que "de nombreuses entreprises vont être dans des périmètres de sécurité liés aux Jeux auxquels les salariés ne pourront pas accéder". Or Sophie Binet se demande quelle sera "la compensation" des salariés, ou s'ils seront "obligés de travailler chez eux, alors que pour beaucoup au mois d'août les logements sont inhabitables". Elle demande donc "au Premier ministre d'organiser une table ronde à Matignon" afin de traiter de ces questions.

"Le but c'est que les JO soient une réussite, mais pour ça il faut que le gouvernement réponde aux questions que nous posons et cesse de penser qu'il peut tout imposer en force en méprisant la situation des travailleurs", lance Sophie Binet. La leader de la CGT répond alors aux critiques émises notamment par le ministre des Transports Patrice Vergriete qui assurait, sur France Inter fin février ne pas "croire un seul instant que les salariés mettront en péril l'image de la France ou de leur entreprise aux yeux du monde entier". Sophie Binet mercredi dénonce un "chantage". Elle soutient que son syndicat demande "des Jeux exemplaires et d'arrêter qu'au prétexte des Jeux on demande aux [salariés] de travailler à n'importe quelle condition" et donc pas "au mépris de leur situation sociale et sanitaire".

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