Plans sociaux : la CGT exige "un moratoire sur les licenciements" et alerte sur "quasiment 200" plans sociaux en cours

La secrétaire générale de la CGT était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi.
Article rédigé par franceinfo
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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, invitée sur franceinfo, le 12 novembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"La CGT exige un moratoire sur les licenciements", martèle Sophie Binet, la secrétaire générale du syndicat, sur franceinfo mardi 12 novembre, en réaction aux projets de plans sociaux qui se multiplient avec l'annonce de la suppression de 2 389 emplois chez Auchan et 1 254 emplois chez Michelin. Sophie Binet dénonce "une grave saignée industrielle" et estime à "quasiment 200" le nombre de plans sociaux en cours. La patronne de la CGT appelle l'État à "jouer son rôle" en exigeant, a minima, le remboursement des aides publiques perçues par les entreprises qui licencient. 

"La CGT alerte depuis des mois", rappelle Sophie Binet. "En mai, nous avions publié une liste de 130 plans de licenciements en cours, dans l'indifférence générale. Quand j'ai rencontré le Premier ministre, avant son discours de politique générale, je lui ai remis notre liste qui était montée déjà à l'époque à 180 plans de licenciements", explique la numéro 1 de la CGT. "Maintenant, on est à quasiment 200. Il faut prendre des mesures d'urgence !", ajoute-t-elle.

"Un moratoire sur les licenciements, on sait faire", assure Sophie Binet, qui prend l'exemple du chômage partiel mis en place pendant le Covid. La CGT demande donc de l'argent public pour "mettre sous cloche" les entreprises et protéger les salariés. "Nous demandons du temps supplémentaire aux entreprises en difficulté pour que les équipes syndicales, les pouvoirs publics, puissent travailler des projets pour maintenir l'activité sur le territoire", explique Sophie Binet.

La secrétaire générale de la CGT alerte sur le "chantage à l'emploi" qui est "en train de se généraliser". Hors de question pour la CGT d'accepter des baisses de salaires pour sauver des entreprises, comme le propose la verrerie de luxe de l'Oise, Saverglass. "La moindre des choses serait de dire 'on baisse les salaires et on baisse les dividendes', mais en l'occurrence ce n'est pas obligatoire", regrette Sophie Binet. 

"Le chantage à l'emploi, ça suffit !"

Sophie Binet, patronne de la CGT

à franceinfo

"Ce qu'il faut d'abord, c'est que l'Etat joue son rôle", insiste la patronne de la CGT qui souhaite que les grandes entreprises qui licencient remboursent les aides publiques perçues. "Ce serait logique et la moindre des choses". Sophie Binet dénonce "un scandale"  avec des "multinationales qui font la pluie et le beau temps dans notre pays, alors que leur seul objectif, c'est de prendre un maximum d'aides, de piller les brevets, les savoir-faire, d'essorer nos entreprises et de partir une fois qu'elles l'ont fait".

Et de citer en exemple le cas Michelin, qui a prévu de fermer deux sites à Cholet et Vannes avant 2026 menaçant 1 254 emplois. "Michelin, c'est entre deux et trois milliards d'euros de bénéfices chaque année, plus d'un milliard redistribué aux actionnaires et on fait un plan de licenciements extrêmement violent alors que le groupe touche des aides publiques". Sophie Binet dénonce en outre la stratégie du groupe et la mise en place d'une "concurrence interne à Michelin" avec des usines "doublon ou triplon" ailleurs dans le monde. "Michelin restructure avant d'avoir des difficultés économiques pour pouvoir préserver ses marges et préserver les dividendes pour ses actionnaires. C'est scandaleux", martèle la numéro 1 de la CGT. 

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