RSA : les 15 heures d'activités obligatoires, une mesure "complètement anachronique" pour la secrétaire générale de la CGT
"C'est complètement anachronique, en fait". La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a vertement critiqué mercredi 4 octobre sur franceinfo le compromis trouvé à l'Assemblée nationale sur l'un des points les plus décriés du projet de loi "plein emploi". La droite et le camp présidentiel se sont accordés sur 15 heures d'activités obligatoires pour les bénéficiaires du RSA, sauf exceptions.
"On a des associations qui alertent sur l'explosion de la pauvreté, des queues qui s'allongent devant les associations humanitaires et on a des députés qui stigmatisent les plus pauvres", critique la dirigeante syndicale. Selon elle, ils "infligent une triple peine" à ces bénéficiaires : "être pauvres, être stigmatisés et être obligés de travailler gratuitement". Il s'agit "d'activités d'insertion et de formation" insiste de son côté le gouvernement.
Sophie Binet ne décolère pas. "On va leur mettre [aux bénéficiaires du RSA] des contraintes supplémentaires qui vont les empêcher de construire leur projet professionnel, d'organiser leur survie aussi, parce que quand on a 600 euros par mois, on ne vit pas et donc on est obligé de multiplier la bricole pour réussir à boucler ses fins de mois", affirme-t-elle.
Pour elle, cette mesure "a en fait deux objectifs : d'abord, un objectif électoraliste dans l'alliance qu'Emmanuel Macron essaye de nouer avec Les Républicains, et ensuite un objectif idéologique de détourner du vrai sujet". Selon elle, "le vrai problème en France, c'est que la fortune des plus riches explose".
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