Syndicats : l'ancien métallurgiste Frédéric Souillot succède à Yves Veyrier à la tête de Force ouvrière
Ce fin connaisseur des rouages de FO a été élu secrétaire général du syndicat, vendredi, avec 88% des suffrages. Il avait les faveurs de son prédécesseur.
Un "métallo" réformiste pour porter la voix de FO. Frédéric Souillot, 54 ans, a été élu secrétaire général de Force ouvrière, vendredi 3 juin. Il remplace Yves Veyrier, qui avait décidé de ne pas se représenter et lui avait apporté son soutien. Cet ancien de la fédération de la métallurgie a recueilli 88% des suffrages exprimés, selon l'organisation syndicale. Membre du bureau confédéral depuis 2015, il était dernièrement en charge de l'organisation du secteur juridique et du personnel au sein du syndicat.
Au-delà de son style caractéristique, dessiné d'une coupe en brosse, d'une moustache en fer à cheval et d'anneaux aux oreilles, Frédéric Souillot est peu connu en dehors de FO, d'autant qu'il a refusé les sollicitations de la presse avant sa désignation. Dans sa lettre de candidature, il affirmait avoir adhéré à FO en 1994, avoir créé son syndicat chez Schlumberger à Dijon en 1995, et avoir rejoint FO Métaux en 2008 en tant que secrétaire fédéral en charge de la sidérurgie et des métaux de base.
Une ligne moins radicale que ses opposants en interne
Certains détracteurs décrivent volontiers un homme d'appareil, au fait de tous les arcanes et secrets de l'organisation, qui aurait été propulsé à la tête de FO à la faveur d'une alliance stratégique entre les métallos et certains trotskistes, pourtant bien éloignés idéologiquement. "C'est un militant de terrain, pas un apparatchik", récuse le secrétaire confédéral Michel Beaugas, qui le connaît bien. "Tout comme moi, il a commencé dans son syndicat d'entreprise. Il connaît bien le terrain, et depuis qu'il est confédéral, il connaît bien l'organisation, mais c'est son travail", souligne-t-il.
Les opposants de Frédéric Souillot s'interrogent aussi sur sa ligne. La métallurgie est le fer de lance du courant réformiste du syndicat, réputé plus à droite que les courants trotskiste et anarchiste. Frédéric Souillot avait le soutien de Jean-Claude Mailly, l'ancien secrétaire général qui s'est rapproché de la Macronie. Il ne sera pas "le candidat de la métallurgie", a répondu le patron de FO Métaux, Frédéric Homez : "Quand on est candidat, on ne fait plus partie d'une fédération, on est là pour se rassembler."
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