Moratoire sur la 5G : "Les maires écologistes nous avaient fait sourire avec des idées un peu farfelues, là, ils nous font rire jaune", réagit le député Bruno Bonnel
L'élu LREM du Rhône estime que cette technologie est "la nourriture de la relance" et que les villes qui s'en priveraient verraient les entreprise partir.
"Jusqu'à maintenant, les maires écologistes nous avaient fait sourire avec des idées un peu farfelues. Là, ils nous font rire jaune", a réagi dimanche sur franceinfo Bruno Bonnell, député LREM du Rhône, alors qu'une soixantaine de parlementaires de gauche et écologistes ont signé dimanche un appel dans Le Journal du Dimanche pour un moratoire sur la 5G en France.
Bruno Bonnell dénonce "un mélange de complotisme autour de la 5G". Selon le député LREM, cette technologie est "la nourriture de la relance". Il met en garde les maires écologistes de ne pas tomber dans "un écologisme radical".
franceinfo : Que pensez-vous de cette idée de moratoire sur la 5G ?
Bruno Bonnell : Jusqu'à maintenant, les maires écologistes nous avaient fait sourire avec des idées un peu farfelues. Là, ils nous font rire jaune. Les Verts qui font rire jaune, c'est paradoxal. C'est carrément un mélange de complotisme autour de la 5G. On s'en moque, comme si c'était simplement une progression de la 4G, ce qu'elle n'est pas. La 5G, c'est tout simplement la nourriture de la relance. C'est l'avenir de nombreuses professions, c'est l'hygiène, la santé, les télécommunications, les transports.
Les entreprises qui liront 'cette ville ne veut pas de la 5G' iront s'installer ailleurs.
Bruno Bonnellà franceinfo
Alors si on devient ce pays où on ne veut pas de la 5G, on aura vraiment une situation assez catastrophique. Donc là, je pense qu'il faut tirer la sonnette d'alarme. Jusqu'à maintenant, les arbres de Noël et les critiques du Tour de France, c'était relativement cyniques et amusants. Là, ça devient préoccupant parce que ça touche le cœur de l'économie.
Que dites-vous des inquiétudes sur la santé, l'environnement ?
Les inquiétudes, il y en a toujours eu sur toutes les technologies. Il y a des villes comme Orléans qui, au 19e siècle, ne voulaient pas du train parce que cela allait étouffer les gens à cause de la vitesse. Il y a déjà de très nombreux pays dans lesquels la 5G s'installe. Il n'y a pas de démonstration qu'il y a des problèmes. Je crois qu'il faut faire confiance aux gens qui sont des professionnels de ces secteurs et ne pas tomber dans une espèce de parano systématique du progrès. Et je comprends qu'il y ait des préoccupations. Je ne comprends pas par contre qu'on arrête, surtout en ce moment où on a besoin de relance.
Un moratoire à l'été prochain, c'est pousser la balle vers l'avant sans donner vraiment une opinion, en restant dans la suspicion.
Bruno Bonnellà franceinfo
En gros, à mon avis, ça ne sert strictement à rien. Sur la 5G, il faut aller vers une vigilance responsable. Il faut arrêter de jeter en pâture des informations qui sont vagues et qui n'auront d'ailleurs pas plus d'impact à l'été prochain qu'aujourd'hui.
Ne pensez-vous pas que ce moratoire pourrait rassurer la population ?
Non, parce que je pense qu'aujourd'hui, notre population a besoin de savoir comment on va vivre demain et surtout comment ces entreprises vont se relancer. Si ce moratoire, il a comme impact que les entreprises décident de ne pas s'implanter, de ne pas investir, de ne pas faire de la relocalisation parce que, justement, ils n'ont pas l'assurance qu'on sera au niveau d'un certain nombre de pays industrialisés en Europe et ailleurs, cela sera certainement beaucoup plus d'inquiétude pour les gens.
Ces maires écologistes qui signent cet appel ne sont pas arrivés tout seuls dans les mairies, ils ont été élus ?
Oui. C'est bien le problème. Ils ont été élus. Ils ont été élus dans un temps troublé, le temps du Covid, beaucoup avec beaucoup d'abstentions. Je ne remets pas en cause la démocratie. Ils ont été élus. Par contre, ils feraient bien de faire attention. Parce que, au bout d'un moment, les villes qui vont être traitées dogmatiquement par un écologisme radical, il n'est pas impossible que les citadins et les citoyens de ces villes commencent à dire 'ça suffit'. À un moment donné, cela va devenir compliqué de clamer qu'on est légitime et de faire le contraire de ce que les citoyens de sa ville veulent.
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