Surtourisme : les "outils digitaux peuvent permettre de réduire le risque de surfréquentation", explique Alliance France Tourisme
Les "outils digitaux peuvent permettre de réduire le risque de surfréquentation" sur des sites touristiques, a expliqué lundi 19 juin sur franceinfo Dominique Marcel, président de l'Alliance France Tourisme. Le gouvernement vient d'annoncer un plan contre le surtourisme pour mieux réguler et faire face aux pics de fréquentation qui submergent des sites touristiques à certaines périodes de l'année. Dominique Marcel a fait un tour d'horizon des solutions à mettre en place avant "des mesures de quotas qu'on espère évidemment le plus limité possible". Il préconise également d'"étendre la période touristique" pour étaler les flux de touristes.
franceinfo : Comment réagissez-vous au plan du gouvernement pour lutter contre la surfréquentation ?
Dominique Marce : Il faut en effet des mesures de ce type qui consistent à limiter la surfréquentation et à limiter aussi les dommages. Il y a le sentiment de dépossession des habitants, mais il y a les dommages que peut causer la surfréquentation sur le patrimoine naturel, sur les sols, sur le patrimoine culturel qui est bien réel. N'exagérons pas non plus le surtourisme. Il vaut mieux parler de pics de fréquentation sur des périodes très précises, souvent très limitées, et sur un certain nombre de sites, eux aussi très limités, pour lesquels, dans certains cas, peut se justifier des mesures de quotas qu'on espère évidemment le plus limité possible. Mais nous disposons de toute une série d'outils et de stratégies pour prévenir cette surfréquentation, notamment grâce aux outils digitaux.
"On peut de plus en plus, grâce aux nouvelles applications, orienter les touristes, lisser les visites au cours de la journée ou dans une certaine période, de manière à ce qu'il y ait moins de pics de fréquentation."
Dominique Marcel, président de l'Alliance France Tourismesur franceinfo
Quels rôles peuvent jouer les influenceurs ?
On vient faire en sorte que les influenceurs qui aujourd'hui peuvent jouer un rôle négatif parce qu'ils focalisent parfois sur un site et incitent sur une période donnée un certain nombre de gens à venir un peu en masse. Mais les influenceurs peuvent parfaitement jouer un rôle inverse. Non seulement faire en sorte que les gens aillent sur d'autres sites, mais aussi les mettre en garde sur des sites qui sont surfréquentés.
"Nous sommes convaincus que les influenceurs ont un rôle à jouer. Au-delà des influenceurs, je pense que ce sont les outils digitaux qu'il vaut mieux utiliser."
Dominique Marcel, président de l'Alliance France Tourismesur franceinfo
C'est aussi un moyen d'orienter le visiteur, de lisser la visite dans le temps grâce à des applications qui permettent de voir les taux de fréquentation, les taux d'affluence dans les transports, d'anticiper les tendances et justement, de permettre une meilleure répartition, et une meilleure expérience de visites avec moins de files d'attente pour éviter que les gens, à la fois les habitants et les touristes, ne subissent les effets de la surfréquentation.
L'absence de publicité peut être un levier ?
On l'appelle le démarketing ou le marketing dissuasif. Certaines destinations quand on prévoit un pic de fréquentation pour une certaine période, ne mentionnent plus, ne font plus une politique de promotion active pendant un certain temps. Parfois, elles proposent d'autres sites, d'autres pépites moins connues. C'est un des moyens de répondre à la surfréquentation. La Petite Sirène au Danemark ne fait plus de marketing pendant une certaine période par exemple. Il faut aussi étendre la période touristique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.