Toyota et Honda ont annoncé mardi qu'ils repoussaient le redémarrage de leurs chaînes d'assemblage au Japon
Comme de nombreuses entreprises dans le monde, ces deux géants sont paralysés par le manque de pièces détachées lié aux conséquences du tsunami sur de nombreux sous-traitants au Japon.
En France, Peugeot a annoncé lundi que sa production de moteurs diesel était perturbée à cause d'une rupture d'approvisionnements japonais.
Renault a aussi annoncé qu'il allait réduire de 15 à 20% la production de son usine de Busan, en Corée du Sud. L'usine Renault Samsung Motors, filiale de Renault, produit 20.000 véhicules par mois en temps normal.
Mais même les usines qui restent en activité sont souvent contraintes de livrer en retard en raison des nombreuses coupures de courant, des pénuries de carburant et de matières premières et d'un réseau logistique endommagé.
L'électronique particulièrement touchée
L'automobile n'est pas le seul secteur touché par les suites du séisme. Dans le secteur électronique, la production dans quatre usines japonaises de Panasonic est à l'arrêt depuis le séisme. Les quatre usines en question appartiennent à la division AVC Networks. Ces sites sont spécialisés dans la production et l'assemblage de camescopes et d'appareils photo. Panasonic, avec ses produits Lumix, est leader sur le marché des appareils compacts. La pénurie de pièces va aussi contraindre Sony à interrompre ou réduire sa production dans cinq usines supplémentaires au Japon.
Le rôle du Japon est tel dans la chaîne d'approvisionnement mondialeque ces difficultés affectent les plus grands groupes, d'Apple (qui sort son iPad 2 vendredi et dont la batterie et la mémoire flash utilisée sont fabriqués au Japon) à General Motors en passant par Nokia.
L'archipel produit environ 20% des volumes mondiaux de puces informatiques et a exporté pour 7.200 milliards de yens (62,4 milliards d'euros) de pièces électroniques l'an passé, selon les recherches de Mirae Asset Securities. Résultat, les prix des puces électroniques, dont le Japon ont déjà augmenté de 20% dans certaines catégories, selon la Banque mondiale.
Goldman Sachs a souligné le risque de goulet d'étranglement dans la production de "wafers", les plaques de semi-conducteurs dans lesquelles sont gravées les puces destinées aux appareils électroniques, notamment produites par le groupe japonais Shin Etsu ainsi que par des filiales de Sony et Mitsubishi. "Si la crise au Japon se prolonge, je m'attends à une pénurie de composants électroniques au deuxième trimestre", a déclaré James Song, analyste de Daewoo Securities, en précisant que ce pays concentre 57% de la production mondiale de wafers.
Le séisme de 1995 à Kobe avait conduit à un ralentissement du commerce japonais pendant quelques trimestres, mais un an après, les importations étaient revenues à la normale et les exportations avaient atteint 85% de leur niveau d'avant la secousse. "Mais cette fois-ci, la perturbation des réseaux de production, en particulier dans les industries automobile et électronique , pourrait continuer à poser problème" après un an, a noté la Banque mondiale. Les exportations de la région pourraient ainsi ralentir de 0,75 à 1,5% si le PIB japonais baissait de 0,25 à 0,50%.
Des prévisions qui pourraient s'annoncer optimistes si les craintes liées à la centrale nucléaire de Fukushima se concrétisaient.
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