Transport, mutuelle, impôt à la source… Les salaires nets sur la fiche de paie de janvier vont-ils vraiment baisser ?

En 2025, l'augmentation du coût de la mutuelle ou encore la baisse du remboursement des transports par l'employeur pourraient bien entraîner une baisse de salaire pour certains salariés, mais cela tient largement du cas par cas.
Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Au 1er janvier 2025 quelques changements pourraient affecter le salaire de certains salariés sur leur première fiche de paie de l'année. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS via AFP)

Comme chaque début d'année, la fiche de paie des salariés peut présenter quelques changements. Tous les ans par exemple, les DRH doivent prendre en compte la revalorisation des plafonds de sécurité sociale qui sont utilisés pour le calcul de certaines cotisations. Au 1er janvier 2025, le Plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS), a notamment été augmenté de 1,6%, or, c'est ce plafond qui sert de référence notamment pour calculer les cotisations sociales sur le salaire. L'année dernière, ce plafond avait subi une augmentation de 5,4%.

En 2025, d'autres changements pourraient impacter les salaires, mais cela reste très variable d'une entreprise à l'autre.

Augmentation du coût des mutuelles ?

D'après la Mutualité française, en 2025, les cotisations des contrats individuels doivent bien augmenter d'environ 6% en moyenne et même un peu plus de 7% pour les contrats collectifs obligatoires. La participation financière de l'employeur doit être au moins égale à 50% de la cotisation, le reste est à la charge du salarié et directement prélevé sur le salaire. Mécaniquement, une hausse de la mutuelle en 2025 entraînera donc une baisse de salaire pour les salariés.

Toutefois, toutes les mutuelles ne procèdent pas à une hausse de prix pour 2025 ou à des degrés différents. Par ailleurs, certaines entreprises peuvent avoir décidé de prendre en charge le coût des cotisations au-delà de 50%. Il faut donc regarder au cas par cas et vérifier votre fiche de paie à la ligne "complémentaire santé", colonne "part salarié" pour vérifier le montant restant à votre charge.

Autre subtilité, l'augmentation du coût des mutuelles ne sera pas forcément visible pour tous dès janvier. Si dans la majorité des cas les contrats sont renouvelés au 1er janvier, il arrive que cela intervienne plus tard dans l'année. Dans ce cas-là, le changement du montant de cotisation pourrait donc figurer sur les fiches de paie des mois suivants.

Baisse de la prise en charge du transport par l'employeur ?

Depuis août 2022, une dérogation permettait aux employeurs de prendre en charge des frais de transport public en étant exonérée de cotisations sociales jusqu'à 75% du coût des titres d'abonnement pour le salarié. Or, "en l'absence de l'adoption du budget 2025, la prolongation de cette mesure au-delà du 31 décembre 2024 n'a pas été validée", explique le ministère de l'Économie.

La prise en charge des frais de transport est revenue au 1er janvier 2025 au taux légal obligatoire de 50%. Cela signifie que le patron a l'obligation de rembourser 50% de votre titre de transport et qu'il conserve la possibilité de vous rembourser davantage, mais au-delà de ces 50% le montant sera alors de nouveau assujetti à des cotisations. En clair, cela lui reviendra plus cher qu'avant.

Pour les salariés des entreprises qui ne remboursaient que 50% du titre de transport, la mesure ne change donc rien. En revanche, depuis le 1er septembre 2023, les agents de la fonction publique étaient remboursés à hauteur de 75% de leur abonnement de transport en commun. Reste donc à savoir si leurs administrations choisiront de maintenir ou non ce taux. D'après la CGT Santé, la direction l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) affirme par exemple qu'il n'est pas question d'un changement du taux du remboursement du Navigo, abonnement aux transports en Île-de-France.

Changement du taux d'impôt au 1er janvier ?

On lit parfois que le taux du prélèvement à la source, appliqué à partir du 1er janvier, pourrait lui aussi réserver de mauvaises surprises. Cela concerne en réalité seulement certains salariés ayant procédé à une modification de leur taux personnalisé de prélèvement à la source en 2024. En effet, le changement de taux effectué par les particuliers n'est valable que pour une année civile, donc jusqu'au 31 décembre. "Pour conserver ce taux ou le modifier à nouveau pour l'année prochaine, une action de votre part est nécessaire dès la fin du mois de novembre de cette année", indique le site impots.gouv.fr.

Autrement dit, les contribuables qui ont bien pensé à renouveler leur changement de taux en fin d'année dernière n'auront pas de surprise en janvier. En revanche, ceux qui ont oublié cette étape doivent effectivement rapidement se rendre sur leur espace particulier sur impots.gouv.fr et demander une modification de leur taux de prélèvement (qui sera effectif dans les deux à trois mois). Sinon, c'est bien le taux calculé automatiquement par l'administration fiscale en septembre 2024 en fonction des revenus 2023 qui s'appliquera.

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