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"Nous craignons pour nos emplois" : la section FO de STX inquiète après la reprise des chantiers navals par Fincantieri

Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire de la section FO de STX, a expliqué, mercredi soir sur franceinfo, que les salariés des chantiers navals de Saint-Nazaire étaient inquiets après la prise de contrôle par l'Italien Fincantieri.

Article rédigé par franceinfo
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L'Italien Fincantieri a obtenu la majorité dans les chantiers navals STX, basés à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le 27 septembre 2017. (LOIC VENANCE / AFP)

Les salariés des chantiers navals STX, à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, craignent pour leurs emplois après l'accord trouvé pour la prise de contrôle par l'Italien Fincantieri, mercredi 27 février. L'information a été rapportée par Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire de la section FO de STX, mercredi soir sur franceinfo, alors que Paris et Rome ont trouvé un terrain d'entente sur le contrôle des chantiers navals. Fincantieri obtient 50% du capital de la société française, mais il sera majoritaire puisque l'État français lui prêtera 1% du capital des chantiers navals.

franceinfo : Emmanuel Macron parle d'un accord "gagnant-gagnant" avec l'Italie. Êtes-vous d'accord avec cela ?

Nathalie Durand-Prinborgne : Absolument pas ! Nous avons déjà eu l'occasion d'expliquer à monsieur Macron les craintes que nous apporte l'arrivée de Fincantieri dans le capital. Il y a déjà un certain nombre de postes en doublon, puisque Fincantieri est déjà positionné sur le même segment de fabrication que nous. Ce qui nous fait peur également, c'est le contrat qu'ils ont signé pour un transfert de technologie et même maintenant la fabrication de quatre paquebots avec un chantier chinois. Cela permettra aux Chinois d'avoir la technologie pour construire des bateaux comme nous en construisons. Nous avons fait la même expérience, il y a une quinzaine d'années sur le site de Saint-Nazaire, pour la construction de méthaniers. Nous avions assisté les Chinois en tenant le même discours que Fincantieri. Or, depuis que nous avons donné cette possibilité aux Chinois, nous n'avons pas sorti un seul méthanier des chantiers de Saint-Nazaire.

Avez-vous des craintes directes pour les emplois à Saint-Nazaire ?

Oui. Fincantieri a déjà un bureau d'études, un service achat, un service commercial, on peut donc se demander s'il y a nécessité de conserver tous ces postes là sur les chantiers de Saint Nazaire. Ils sont principalement intéressés par notre très grande cale et notre très grand portique. Cela nous concède un pouvoir et une capacité de production qu'ils n'ont pas du tout, actuellement, sur leurs sites en Italie. À partir du moment où ils ont le savoir-faire et le bureau d'étude, ils peuvent très bien considérer qu'ils n'ont pas besoin de tout le monde sur le site de Saint-Nazaire. Fincantieri est extrêmement fervent de la sous-traitance de pays à bas coût et de travailleurs délocalisés. Une fois qu'ils sont délocalisés en Italie, on peut facilement les ramener jusqu'à Saint-Nazaire. Nous craignons donc, là aussi, pour nos emplois directs.

Considérez-vous qu'en quelques mois, grâce à la nationalisation du site, vous avez eu un meilleur accord avec Fincantieri ?

Pas du tout. Cette nationalisation devait permettre au gouvernement d'avoir un délai plus long pour trouver un autre actionnaire que Fincantieri. Pour nous, les engagements donnés ne sont pas une garantie. On a vu par le passé, dans d'autres rachats d'entreprises, que cela s'était soldé par des suppressions d'emplois. On regrette que l'État n'ait pas été jusqu'au bout de sa démarche, parce qu'on ne voulait pas de Fincantieri. Nous le dirons au ministre de l'Économie demain [jeudi 28 septembre].

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