Ecotaxe : des heurts lors d'une manifestation en Bretagne

Les opposants à l'écotaxe ne désarment pas. Plusieurs actions ont été organisées, samedi 9 novembre, pour protester contre cette taxe sur les poids lourds. Les manifestants, qui ont déjà obtenu la suspension de l'écotaxe, réclament toujours sa suppression. De la Bretagne aux Bouches-du-Rhône, francetv info vous propose un tour de France des actions menées samedi.

Les "Bonnets rouges" dans les Côtes-d'Armor...

Des heurts ont éclaté, dans l'après-midi entre les les "Bonnets rouges" et les forces de l'ordre, à proximité du portique écotaxe de Jugon-les-Lacs. Alors qu'environ 500 personnes faisaient face aux barrières anti-émeutes, dressées pour protéger l'installation, un tracteur a tenté de forcer le barrage. Des projectiles ont été lancés sur les gendarmes mobiles, qui ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes.

Faute de pouvoir forcer le barrage, les manifestants ont incendié un radar routier sur la N176, selon le journaliste de France 2 Romuald Bonnant. D'autres ont démonté les rails de sécurité et sont repartis avec un morceau, ajoute Le Télégramme, qui annonce une interpellation. Il s'agit de manifestants essentiellement originaires des Côtes-d'Armor et du nord du Finistère.

... et en Ille-et-Vilaine

Plus tôt dans la journée, d'autres "Bonnets rouges" se sont rassemblés au pied d'un portique écotaxe à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), rapporte France 3 Bretagne. Environ 150 personnes sont arrivés vers 10 heures, près du portique installé sur la RN12, à une trentaine de kilomètres de Rennes.

Des barrières antiémeutes sont installées en travers de la route, à deux fois deux voies, entièrement coupée à la circulation, et des gendarmes mobiles et CRS sont présents. Les manifestants, venus d'Ille-et-Vilaine et des Côtes d'Armor, arboraient des bonnets rouges et des gwenn ha du (drapeaux bretons). Ils ont déployé en haut du portique une banderole avec le message suivant : "La Bretagne se meurt, non à l'écotaxe". 

Un portique attaqué en Ile-de-France

Selon France Bleu, un portique écotaxe a été pris pour cible samedi matin sur le périphérique entre La Muette et Dauphine. Une quinzaine de personnes ont déployé une banderole contre François Hollande, au-dessus du périphérique. Trois personnes ont été interpellées.

Les routiers défilent près de Martigues

Une vingtaine de poids lourd ont d'abord mené une opération escargot avant d'installer un barrage filtrant sur l'autoroute à Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) à proximité d'un portique écotaxe et de déployer des banderoles "Stop au racket", "non à l'écotaxe", "escroc'mouv veut ma peau" (référence à la société Ecomouv', détentrice du contrat de collecte de la taxe, qui fait également polémique). Trois camions de CRS et plusieurs voitures de police étaient mobilisés pour encadrer la manifestation, qui a créé un important bouchon sur l'A55.

Deux bornes endommagées dans le Gard

Dans le Gard, deux bornes écotaxes ont été endommagées dans la nuit de vendredi à samedi. L'une d'elles a été incendiée. De source proche de l'enquête, on précise que l'inscription "Crav" a été peinte sur la route départementale à proximité des bornes détruites. Le Comité régional d'action viticole (Crav) a revendiqué par le passé plusieurs actions violentes liées à la production viticole.

Une opération escargot près de Lyon...

Dans la région lyonnaise, des routiers ont également décidé de mener une opération escargot. Vers 11 heures, une trentaine de poids lourds se sont mis à rouler au ralenti, provoquant un bouchon allant jusqu'à 4 kilomètres sur l'A43. La Fédération nationale des transporteurs routiers a assuré qu'elle n'était pas à l'origine de ce mouvement "spontané d'artisans transporteurs".

... et dans le Nord

Dans le Nord-Pas-de-Calais, le "collectif national Alain Spinelli pour la préservation du transport routier français, branche nord" a organisé deux opérations escargots, sur l'A1 entre Paris et Lille et sur l'A25 entre Dunkerque et Lille.

Selon la préfecture, il y a eu au total "entre 45 et 50 véhicules" sur les deux axes routiers. Bison Futé a comptabilisé jusqu'à 10 kilomètres de bouchon sur les trois voies de l'A1 et huit kilomètres sur les deux voies de l'A25.