1er-Mai : "Ce n'est pas la journée des travailleurs, c'est la journée de la psychose", déplore Olivier Besancenot
Olivier Besancenot, membre du Nouveau Parti anticapitaliste, revient mercredi sur franceinfo sur l'important déploiement de forces de l'ordre à l'occasion des manifestations du 1er mai.
"Ce n'est pas la journée des travailleurs, c'est la journée de la psychose", juge mercredi 1er mai Olivier Besancenot, membre du Nouveau Parti anticapitaliste, sur franceinfo, alors que 7 400 policiers et gendarmes sont mobilisés à Paris pour faire face à de possibles violences lors des manifestations du 1er-Mai. "Je pense, explique-t-il, qu'il y a une stratégie qui consiste à faire peur. À l'heure où je vous parle, ce n'est pas la journée des travailleurs, c'est la journée de la psychose."
Tout est fait pour dissuader, faire peur. Bien entendu que ça a une incidence vers des tas de secteurs qui se mobilisent d'ordinaire. Paris, pour l'instant, est visiblement en état de siège.
Olivier Besancenotà franceinfo
Invité à réagir aux violences qui avaient marqué le 1er mai 2018, Olivier Besancenot estime savoir "à quel point le gouvernement peut s'en accommoder": "C'est un secret de polichinelle : quand vous avez des images qui tournent en boucle pendant un jour, deux jours, avec des experts, des analystes, on ne parle que de cela, et, pendant ce temps-là, on ne parle pas du reste, des violences sociales."
"Derrière les stratégies de maintien de l'ordre, il y a des incidences, explique Olivier Besancenot. Quand Geneviève Legay, militante d'Attac, à Nice, il y a plusieurs semaines, est tombée dans le coma, ce n'est pas du fait d'une bousculade. S'il y a eu bousculade, c'est parce qu'il y a eu, à ce moment donné, ce changement de philosophie, pour reprendre les mots de M. Castaner en termes de maintien de l'ordre, qui consistait à 'aller au contact'. Si Geneviève Legay est tombée dans le coma à ce moment-là, c'est du fait d'une décision politique, assumée et revendiquée par M. Castaner et M. Macron, c'est donc à eux de prendre leurs responsabilités."
"Macron est tout en mots, tout en jactance"
"Demander aux forces de l'ordre de contrôler une situation qui devient incontrôlable parce qu'elle est longue, prolongée, parce que c'est un mouvement inédit, c'est une position politique pas simplement irresponsable, mais même lâche." "M. Macron est tout en mots, tout en jactance, et dès que ça chauffe, il va se retrancher derrière un dispositif qui est toujours le même, pour, finalement, dériver sur des discussions qui sont toujours des discussions techniques, policières, militaires."
Invité à préciser ce qu'il ferait pour mettre fin à ces violences, Olivier Besancenot appelle à "donner satisfaction aux revendications" : "Augmentez les salaires, donnez le RIC. Si j'ai bien compris, on dit que ces mouvements-là vont infiltrer des milliers et des milliers de manifestants.S'il y a satisfaction sur les revendications, il n'y aura plus de manifestations."
Le militant du NPA regrette que "le seul interlocuteur du mouvement, aujourd'hui, ce soit M. Castaner": "Celui à qui on s'adresse, c'est le pouvoir, c'est l'Elysée, c'est M. Macron, qui a pris la décision, la responsabilité, de tenir un discours où, dans le fond et dans la forme, il y a que dalle, si ce n'est de la provocation."
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