"C'est devenu un symbole" : après un Arc de triomphe, des "gilets jaunes" du Var construisent une tour Eiffel en palettes
Culminant à 12 mètres de hauteur, la réplique concentre les regards, dont celui de Vinci, propriétaire de la parcelle occupée par les "gilets jaunes".
L'attraction fait la fierté des "gilets jaunes" varois, mobilisés autour du rond-point du péage de l'autoroute du Cannet-des-Maures. Après avoir construit une copie de l'Arc de triomphe, ils ont terminé, dimanche 24 février, la construction d'une réplique de la tour Eiffel de près de 12 mètres de haut, fabriquée avec des palettes de bois. "On a pris les symboles de la République et on les a un petit peu détournés pour nous, explique à franceinfo Eric, l'un des "gilets jaunes". La symbolique de l'Arc de triomphe, c'était pour nos douze morts et blessés depuis le début du mouvement. Après, la tour Eiffel, c'était pour marquer les 100 jours du mouvement."
L'édifice – installé sur une parcelle inoccupée voisine du rond-point – a nécessité "environ 450 heures de travail", poursuit Eric. "C'est l'avantage du collectif, avec 100 personnes il y en a toujours qui sont du bâtiment. L'un a une grue, l'autre est charpentier... C'est ce qui fait qu'on y arrive", affirme le "gilet jaune". Plusieurs centaines de personnes, "gilets jaunes" et curieux, se sont rendues sur le rond-point lors de l'inauguration, indiquait France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur dans son journal.
Une évacuation prochaine ?
Mais combien de temps cette tour Eiffel sera-t-elle visible ? La parcelle sur laquelle le monument de palettes est installé, sans autorisation, appartient à Vinci Autoroutes. "On a montré de la souplesse avec eux", explique le groupe : son unité locale échange avec les manifestants depuis le début. Les "gilets jaunes" affirment avoir, par exemple, accepté de déménager avant Noël, pour passer d'un parking utilisé à un emplacement abandonné par l'exploitant autoroutier.
Plusieurs dates d'évacuation, négociées avec Vinci, ont été successivement repoussées. "Ils avaient dit qu'ils partiraient fin janvier, ils ne sont pas partis. Il avait été convenu qu'ils partent le 28 février", assure l'entreprise. Selon Var-Matin, les "gilets jaunes" étaient d'ailleurs menacés d'expulsion jeudi 28 février, mais la préfecture du département, contactée par franceinfo, affirme qu'aucune opération de ce type n'est prévue ces prochains jours.
Les "gilets jaunes" savent qu'"il faut dégager" mais n'ont "pas l'intention de le faire", résume Eric. Il admet que cette tour Eiffel peut être considérée comme "une provocation" par Vinci. Mais lui la voit au contraire comme une garantie vis-à-vis d'un éventuelle évacuation : "Pour se protéger, on a besoin d'une couverture médiatique." "Il faudra qu'ils assument de détruire" les deux répliques des monuments, poursuit-il. "Il y a des gens prêts à venir pour défendre ce qui est devenu, il faut le dire, un symbole", conclut Eric.
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