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"Calmez-vous et négociez" : ces habitants mitigés face au mouvement des "gilets jaunes"

À Villebon-sur-Yvette, rencontre avec ceux qui s'opposent et ceux qui soutiennent les "gilets jaunes".

Article rédigé par Benjamin Illy, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un "gilet jaune" sur un rond-point à proximité de la zone commerciale de Moncel-lès-Lunéville en Meurthe-et-Moselle, le 4 décembre 2018. (THIERRY COLIN / FRANCE-BLEU SUD LORRAINE)

Alors que de nouvelles manifestations de "gilets jaunes" sont prévues samedi 8 décembre en France et à Paris notamment, où des violences sont redoutées par les autorités, à Villebon-sur-Yvette, dans l'Essonne, franceinfo donne la parole aux Français solidaires ou opposés au mouvement

>> Suivez en direct "l'acte IV" de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi à Paris et dans les grandes villes 

Renaud a 50 ans, il est jardinier et gagne entre 1 200 et 1 300 euros par mois et n'a pas enfilé son gilet jaune : "Je ne suis pas trop d'accord avec ça, explique-t-il. Il y a vraiment des gens qui souffrent, moi je suis passé par là mais je ne me suis pas plaint comme ça. Je peux être un rebelle mais pas un révolutionnaire", ajoute-t-il.

Toute cette violence, j'en ai marre. Ce discours 'tous pourris', c'est une réaction assez démago. En France, c'est comme ça, dès qu'on veut réformer, il y a toujours des gens pas contents.

Renaud

à franceinfo

"Les gens vont en avoir ras-le-bol et tout casser"

À la boulangerie, la conversation tourne aussi autour des "gilets jaunes",  même si cette cliente est "mitigée". "Je n'ai pas envie d'en parler, ça me fatigue", explique-t-elle. "On ne sait pas où l'on va, donc ça fait peur, c'est un gros problème en France", note la boulangère. Steven a 34 ans, il est pâtissier : "Je gagne 2 200 euros et ce n'est pas facile de joindre les deux bouts parce que tout augmente, moi la taxe d'habitation elle n'a pas baissé par exemple", explique-t-il.

"Je n'ai pas mis le gilet jaune parce que je n'ai pas le temps, je travaille le samedi, sinon, j'aurais sûrement été à Paris. Je suis d'accord avec ce qu'ils font mais je ne cautionne pas les violences et le vandalisme. On va vers Mai 68, les gens vont en avoir ras-le-bol et tout casser", affirme-t-il. Florent, 27 ans, est allé trois fois à la manifestation. "Parce que j'ai des convictions. Il faut goûter un petit peu à l'extrême-droite pour voir ce qu'ils nous proposent. Pour l'instant on n'a pas goûté, donc on ne peut pas savoir", ajoute-t-il.

J'ai voté pour Marine Le Pen. Toute ma famille a voté pour elle et porte le gilet jaune

Florent

à franceinfo

"Ils foutent le bordel mais n'apportent pas de solution"

"Tout le monde attendait que le gouvernement se casse la gueule. Les opposants attendent ça. Mais pour le remplacer par qui, ou par quoi ?", souligne un habitant. Georges, 72 ans, retraité, s'en sort financièrement : "J'ai travaillé 46 ans et c'est grâce à ça que je m'en sors", raconte-t-il. "On est dans un mouvement révolutionnaire et de contestation et puis vous avez des anarchistes qui attendent le moindre mouvement populaire pour s'engouffrer là-dedans, aujourd'hui c'est ce qu'il se passe. Ce sont des gens qui sont là pour foutre le bordel. Sauf qu'ils n'apportent pas de solution", déplore-t-il.

Le problème c'est que quand il n'y a pas de solution, il y a une guerre civile. Alors aux 'gilets jaunes', je leur dis 'calmez-vous et négociez, c'est la seule solution'

Georges

à franceinfo

Pour ou contre les "gilets jaunes" ? : le reportage de Benjamin Illy à Villebon-sur-Yvette dans l'Essonne

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