"Gilets jaunes" : un mois de prison avec sursis requis à l'encontre d'Eric Drouet, le jugement sera rendu le 29 mars
Le chauffeur routier, figure des "gilets jaunes", avait été interpellé le 2 janvier à Paris pour avoir organisé, selon les autorités, un rassemblement sans l'avoir déclaré au préalable.
Ce qu'il faut savoir
Il avait qualifié l'arrestation d'"opération politique". Eric Drouet a comparu devant le tribunal correctionnel de Paris, vendredi 15 février, pour "organisation d'une manifestation sans déclaration". Ce chauffeur routier de 33 ans, figure des "gilets jaunes", avait été interpellé le 2 janvier à Paris après un rassemblement avec quelques dizaines de personnes, entre l'église de la Madeleine et la place de la Concorde. Un mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende ont été requis à son encontre. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 29 mars.
Un dépôt de bougies place la Concorde. Le 2 janvier, Eric Drouet était venu déposer des bougies place de la Concorde. Accompagné d'une cinquantaine de personnes, il voulait marquer son soutien aux "gilets jaunes" blessés et honorer la mémoire des dix personnes tuées en marge des rassemblements. Dans sa vidéo postée sur Facebook avant ce rassemblement, le "gilet jaune" avait également appelé à mener une petite "action" pour "choquer l'opinion publique". "Je sais pas s'il y en aura qui seront avec nous sur les Champs. (...) On va tous y aller sans gilets", expliquait-il.
Une arrestation orchestrée ? La scène de l'arrestation d'Eric Drouet, entouré de ses soutiens en train de chanter La Marseillaise, est forte et la vidéo avait fait le tour des médias. Le 3 janvier, à sa sortie de garde à vue, il s'était exprimé dans un Facebook Live, supprimé depuis mais retranscrit par le journaliste Vincent Glad. "Tu penses qu'ils font exprès de te mettre en garde à vue pour attirer la haine du peuple ?" interroge un internaute. "C'est plus nous qui avons fait ça pour en arriver là, répond-il. On voulait montrer aux Français qu'on n'était pas libres."
Déjà interpellé le 22 décembre. Eric Drouet avait déjà été interpellé le 22 décembre durant le 6e samedi de mobilisation des "gilets jaunes" dans la capitale. Il sera jugé le 5 juin pour "port d'arme prohibé", en l'occurrence un bâton. Il fait par ailleurs l'objet d'une enquête ouverte par le parquet de Paris après son appel à "entrer" à l'Elysée alors qu'il était sur le plateau de BFMTV.
Le tribunal rejette la demande de renvoi du parquet. Le parquet a sollicité le renvoi du procès pour que ces affaires soient jugées en même temps que les poursuites pour port d'arme par destination le 22 décembre à Paris, qui seront jugées le 5 juin prochain. Mais la demande a été rejetée par le tribunal.