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"Exaspération fiscale", "exigence démocratique", "urgence climatique"... Ce qu'il faut retenir de la synthèse du grand débat national d'Edouard Philippe

Le Premier ministre a notamment évoqué la nécessité de baisser rapidement les impôts. Il a également évoqué les services de proximité, la santé et l'écologie.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre, Edouard Philippe, lors de la restitution du grand débat national, lundi 8 avril 2019 au Grand Palais, à Paris. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Les premiers mots d'Edouard Philippe, lundi 8 avril, ont été "des remerciements aux Français", qui ont participé au grand débat national. "Si on ne prend pas le temps d'écouter, en général, on n'entend pas bien", a-t-il ajouté pour expliquer la durée (près de trois mois) de cette consultation lancée en réponse au mouvement des "gilets jaunes", actif depuis novembre 2018. "Toutes les données sont désormais disponibles et ouvertes à tous ceux qui voudraient les analyser", a-t-il précisé. Avant d'ajouter que "toute synthèse paraîtra toujours un peu réductrice".

Un grand débat "loin des violences"

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a d'abord salué l'investissement des participants, en évoquant "un débat démocratique", "loin des violences que d'autres se complaisent à donner", dans une allusion claire aux manifestations parfois violentes des "gilets jaunes". Edouard Philippe a également vanté la transparence du processus. "Dans ce débat, rien ne devait être caché. Certes, et vous l'avez dit, nous avons un peu cadré les choses pour lancer le débat", a-t-il reconnu, tout en insistant sur le fait que les conclusions sont mises en ligne.

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Edouard Philippe, Premier ministre

lors de la restitution du grand débat national

Quatre "exigences" retenues

De cette consultation et des débats locaux auxquels ont participé le chef de l'Etat et des membres du gouvernement, l'exécutif retient quatre "exigences".

• "Baisser plus vite les impôts". "La première exigence, c'est en fait une immense exaspération fiscale", a déclaré le Premier ministre lors d'un discours au Grand Palais. Face à "une sorte de tolérance fiscale zéro", "les débats, je le crois, nous indiquent clairement la direction à prendre, nous devons baisser et baisser plus vite les impôts", a-t-il expliqué.

• Revoir "nos règles d'urbanisme". "Nous vivons dans un pays où, à certains endroits, on ne se voit plus, on ne se parle plus, et quand le service public ferme" le sentiment d'abandon est encore plus fort, explique Edouard Philippe. Comme piste, il évoque l'idée de "revoir nos règles d'urbanisme, qui ont poussé à l'étalement et donc, à l'isolement", et plaide pour que les services publics "redeviennent des services de contact, et pas uniquement numériques".

• "Une exigence démocratique". "Il faudrait être aveugle pour ne pas voir les mots très durs, très violents, qu'une grande partie des contributions utilisent à l'encontre du gouvernement, des élus ou des fonctionnaires." Edouard Philippe estime que les structures actuelles n'ont pas permis d'organiser le grand débat, et qu'il a fallu l'inventer. "Cette expérience doit nous être utile pour bâtir" une démocratie plus directe et représentative, affirme-t-il, sans plus de détails sur les mesures qui pourraient permettre de le faire.

• "Une urgence climatique". "Une évidence : les Français, contrairement aux habitants d'autres pays, ne sont pas climatosceptiques", mais ils ne veulent pas que l'effort pour le climat passe "par des taxes", estime-t-il.

Une nouvelle défense des 80 km/h

Le Premier ministre a défendu une nouvelle fois l'instauration de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires à double sens. "La bonne foi, c'est celle qui m'a, par exemple, conduit à instaurer le 80 km/h parce que je ne pouvais pas accepter l'hécatombe quotidienne qui brise des vies, des familles, des existences", a expliqué Edouard Philippe, lors de la présentation du compte-rendu du grand débat national. Et de résumer l'épisode à sa manière : "Je voulais sauver des vies, on m'a accusé de vouloir remplir les caisses" de l'Etat.

Le discours brièvement arrêté

Le Premier ministre a été interrompu pendant quelques secondes par les cris d'un homme dans la salle. Ses propos étaient difficilement intelligibles et les images de la retransmission ne l'ont pas montré.

Mais plusieurs journalistes présents dans la salle ont filmé la scène. "Monsieur Macron doit être poursuivi pour haute trahison", a crié l'individu, avant d'être accompagné vers la sortie.

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