"Gilets jaunes" à La Réunion : "Je n'ai pas sous-estimé la colère" affirme Annick Girardin
Les "gilets jaunes" de La Réunion veulent renforcer leur mobilisation pour la visite de la ministre des Outre-Mer sur l'île.
La ministre des Outre-mer Annick Girardin va se rendre à La Réunion mercredi 28 novembre. Depuis une dizaine de jours l'île est paralysée par les "gilets jaunes". Un appel au blocage total de l'île pour l'arrivée de la ministre circule sur les réseaux sociaux. "Je n'ai pas sous-estimé la colère. Avant l'arrivée du ministre, il y a toujours la volonté de montrer que l'on est nombreux", a déclaré sur franceinfo Annick Girardin, ministre des Outre-mer. La ministre ira à la rencontre des "gilets jaunes" présents dès l'aéroport et "verra comment elle peut se rendre sur tout le territoire".
franceinfo : Qu'allez-vous faire lors de votre visite à La Réunion ?
Annick Girardin : La première chose que je vais faire c'est rencontrer les Réunionnaises ou les Réunionnais, les "gilets jaunes" comme l'ensemble de ceux qui voudront échanger avec moi. Je le ferai à Saint-Denis mais aussi dans les autres sous-préfectures de La Réunion. Je rencontrerai également les élus et les forces vives du territoire, pour ensuite pouvoir apporter une réponse. On a déjà consulté largement dans les territoires d'Outre-mer parce qu'il y a eu les assises des Outre-mer qui ont permis à 25 000 personnes de s'exprimer sur leur avenir et leurs volontés. A partir des réponses déjà récoltées nous allons construire le budget 2019 qui est en train d'être voté à l'Assemblée nationale et au Sénat. On va construire deux autres réponses, une sur l'emploi et une sur le pouvoir d'achat.
Quels types de réponses ?
Quand on parle de pouvoir d'achat cela veut dire qu'on a une réflexion qui se mène à la fois sur la fiscalité des territoires, sur la construction des prix, mais aussi sur les revenus. Une réponse sur l'emploi, c'est de travailler sur l'emploi privé avec des exonérations plus importantes pour les entreprises pour permettre de créer des emplois, c'est de parler formation puisque les jeunes de La Réunion sont nombreux à être demandeurs d'emplois, plus de 40% des moins de 25 ans. C'est une réponse formation avec un budget formation conséquent. L'emploi dans la fonction publique, où il faut qu'on arrive à donner une priorité à l'emploi local.
Comment vont s'organiser les choses dans les territoires d'Outre-mer ?
Il y a déjà eu une grande concertation. Il faut maintenant affiner un certain nombre de projets et les mettre en action. Quand on parle de transition écologique, nous avons des réponses dans les territoires d'Outre-mer. On a des territoires d'expérimentation où on peut être 100% énergie renouvelable dans l'ensemble des îles. C'est un travail que l'on peut mener. Il y aussi la question de la protection. Dans les territoires d'Outre-mer on a une grande différence entre deux types de population, ceux qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, plus de 40% de la population, et ceux qui ont su trouver, prendre l'élan du développement de ce qu'on a appelé la départementalisation. Il faut aller plus loin et ne laisser personne sur le bord de la route.
Une quarantaine de blocages sont toujours en place. N'avez-vous pas sous-estimé la colère sur l'île de La Réunion ?
Je n'ai pas sous-estimé la colère. Avant l'arrivée d'un ministre, il y a toujours la volonté de montrer que l'on est nombreux. Je viens pour dialoguer. Je suis une ultramarine et chacun le sait. J'arriverai sur ce territoire, j'irai à la rencontre des premiers gilets jaunes à la sortie de l'aéroport. On verra avec eux comment je peux me rendre sur tout le territoire. Ce serait dommage que je ne puisse pas aller sur l'ensemble du territoire. C'est important que chacun comprenne que j'ai besoin d'entendre tout le monde, même si c'est la troisième fois que je fais un déplacement à La Réunion.
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