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"Gilets jaunes" : des écriteaux "à vendre" sur des centaines de commerces de Toulouse

D’après une étude de la chambre de commerce, ils ont perdu entre 30 et 40% de leur chiffre d’affaires depuis mi-novembre. Et la situation ne se calme pas ces derniers week-ends.

Article rédigé par Alain Gastal, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des centaines de commerçants du centre-ville de Toulouse affichent leur colère contre les dégradations et violences en marge des manifestations des "gilets jaunes" sur leur vitrine. (Alain Gastal / RADIO FRANCE)

Leur meilleur jour c’est le samedi, leur mois préféré c’est décembre et cette année il n’y a pas eu de samedi en décembre pour les commerçants du centre-ville de Toulouse. Ou plutôt, ils ont tous été fortement perturbés par les manifestations des "gilets jaunes", les violences et les dégradations. Malheureusement, ce n’est visiblement pas en janvier qu’ils vont se refaire, car pour Dominique, gérante une maroquinerie dans une rue piétonne, ce samedi 12 janvier a encore été un enfer.

"J’ai fermé huit fois ma boutique dans l’après-midi parce qu’il y a des groupuscules assez violents qui passent, raconte la commerçante. On a peur, on a des clients qui sont mis à mal, asphyxiés par les gaz, ce n’est pas possible de travailler dans ces conditions."

"Commerces en danger, à vendre"

Alors pour compenser, la préfecture a autorisé les ouvertures exceptionnelles le dimanche. Mais la patronne a testé et fait ses calculs : "Dimanche dernier j’ai réalisé 65 euros donc ça ne vaut pas le coup d’ouvrir. On ne rattrapera jamais ce qu’on a perdu en décembre, c’est très clair".

La situation est tellement compliquée que la commerçante envisage des mesures radicales. "J’ai deux boutiques et je pense que je vais en vendre une." C’est "deux emplois" qui sont menacés explique-t-elle "puisque nous sommes cinq salariés".

Reportage franceinfo auprès des commerçants en colère de Toulouse

Ces derniers jours, des centaines de commerçants ont placardé un écriteau "commerces en danger, à vendre" sur leur vitrine. Les pancartes renvoient à Pôle emploi "immobilier" même s'il n'existe pas. Le téléphone affiché en revanche, est celui de la préfecture. Une façon de montrer leur colère car seul le retour à l’ordre pourrait éviter des dépôts de bilan et des licenciements affirment les professionnels. "On ne demande pas l’arrêt des manifestations mais il faut qu’il y ait une prise de conscience de tout le monde" résume Philippe Roncalli qui coordonne la fédération des artisans et des commerçants de Toulouse. "On ne peut avoir des manifestations qui dégénèrent tous les week-ends, des vitrines qui se cassent."

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