"Gilets jaunes" : la grande concertation sera "une petite conversation, voire un petit bavardage", estime Ian Brossat
Ian Brossat, le maire-adjoint PCF à la mairie de Paris, et tête de liste de son parti pour les élections européennes, a réagi sur franceinfo à la grande concertation promise par le gouvernement pour prochains mois.
Les "gilets jaunes" n'auront pas droit à la grande concertation annoncée par le gouvernement mais "une petite conversation, voire un petit bavardage", a estimé samedi 5 janvier sur franceinfo Ian Brossat, le maire-adjoint PCF à la mairie de Paris, et tête de liste du PCF aux élections européennes. Selon lui, "un certain nombre de sujets n'ont pas le droit d'être évoqués". Alors que "l'acte 8" du mouvement des "gilets jaunes" a été lancé samedi, Ian Brossat estime que "la détermination reste forte" et que les "entourloupes" d'Emmanuel Macron encouragent "un certain nombre de manifestants à continuer".
franceinfo : Est-ce que les "gilets jaunes" peuvent faire bouger les lignes avec cet "acte 8" ?
Ian Brossat : Ce qui est sûr, c'est que la mobilisation demeure. La détermination reste forte. Il y a un soutien de l'opinion publique. De fait, Emmanuel Macron a été amené à faire un certain nombre de gestes, à mes yeux trop timides, avec un certain nombre d'entourloupes. C'est aussi cela qui encourage un certain nombre de manifestants à continuer. Je trouve très bien, qu'enfin, le monde du travail se soit emparé du micro. Je trouve très bien qu'on ait enfin entendu massivement des ouvriers, des employés, des retraités pauvres dire ce qu'ils avaient à dire.
Comment donner une suite constructive à ce mouvement ?
La question fondamentale, c'est la question de la répartition des richesses. On ne peut pas continuer à vivre dans une société où, à un bout, il y a des gens qui se gavent et de l'autre, des millions de gens qui n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Quand on voit qu'il y a un million de retraités pauvres, on se dit que la situation ne peut pas continuer comme cela. Il y aurait suffisamment de richesses dans notre pays pour permettre à tout le monde de vivre correctement. Encore faudrait-il partager, ce que pour l'instant le gouvernement se refuse à faire.
Cette répartition des richesses ne fait pas partie des thèmes du grand débat national ?
C'est toute l'absurdité de cette grande concertation lancée par le président de la République. Il a promis une grande concertation, en réalité, cela va être une petite conversation, voire un petit bavardage, puisque de toute façon un certain nombre de sujets n'ont pas le droit d'être évoqués. On a entendu Benjamin Griveaux expliquer que la question du rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune ne serait pas à l'ordre du jour, alors que c'était une revendication des "gilets jaunes". On ne peut pas dire que l'on va ouvrir un grand débat et fermer la porte à un certain nombre de sujets qui tiennent pourtant du bon sens.
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