"Gilets jaunes" : "La police n'a pas besoin de cagnotte" selon son patron
La cagnotte en faveur des forces de l'ordre blessées lors de manifestations de "gilets jaunes" dépasse désormais le million d'euros.
Eric Morvan, directeur général de la police nationale, a estimé vendredi 11 janvier sur France Inter, que la police n'avait "pas besoin de cagnotte" comme celle lancée par le président LR de la région PACA, Renaud Muselier, en soutien aux forces de l'ordre blessées lors de manifestations de "gilets jaunes".
S'il y a de la générosité dans ce pays, manifestons-là à la recherche médicale ou à l'enfance en danger.
Eric Morvan, directeur général de la police nationale (DGPN).
Plusieurs cagnottes ont été lancées sur des plateformes numériques de collecte de fonds en réaction à celle créée en soutien à l'ex-boxeur Christophe Dettinger, soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes à Paris samedi. Mais selon Eric Morvan, "cette fracture qui se manifeste à coups de cagnottes peut à certains égards friser l'indécence". Celle lancée par Renaud Muselier est celle qui a rencontré le plus de succès en récoltant plus d'1,3 million d'euros qui seront redistribués à l'Amicale de la police nationale.
67 enquêtes pour violences policières
Le patron de la police a par ailleurs défendu l'action des forces de l'ordre accusées de violences par des "gilets jaunes" et une partie de l'opposition. Le DGPN estime qu'il n'est "pas normal que l'on puisse mettre sur un pied d'égalité des manifestants qui sont en fait des émeutiers quand on arrive à ce degré de violences, et des agents de la force publique qui ont pour mission le rétablissement de l'ordre".
Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) "a reçu sur sa plateforme 200 signalements" pour des violences supposées illégitimes de forces de l'ordre. Sur ces signalements, 67 dossiers ont débouché sur des enquêtes mais aucun policier n'a "pour l'instant" été suspendu, précise Eric Morvan.
Des conséquences redoutées sur la délinquance
À la veille d'une nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes" samedi, le directeur général de la police nationale déplore que "ces événements nous éloignent de la protection des personnes et des biens". Il pense que "pendant qu'on se consacre à ces mouvements sociaux, on est moins dans notre coeur de métier" et prédit "des conséquences sur le niveau général de la délinquance".
Eric Morvan a également évoqué "une certaine lassitude" et "la fatigue" des policiers qui "ne sont pas des robots". Il s'attend à une mobilisation des "gilets jaunes" plus importante demain que samedi dernier. Ce sont 80 000 policiers et gendarmes qui seront une nouvelle fois mobilisés partout en France, dont 5 000 à Paris.
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