Le procès de quatre "gilets jaunes" pour intrusion dans le ministère de Griveaux a été annulé pour un défaut de procédure
Les avocats de la défense ont contesté la régularité de la procédure, car ils n'avaient pas pu s'entretenir avec leurs clients après leur garde à vue. Les poursuites contre les quatre hommes ne sont néanmoins pas abandonnées.
Ils sont soupçonnés d'avoir forcé l'entrée du ministère de Benjamin Griveaux avec un engin de chantier lors d'un samedi de manifestation, début janvier à Paris. Le procès de ces quatre "gilets jaunes" a été annulé, mercredi 29 mai, en raison d'un défaut de procédure.
Les prévenus, trois hommes âgés de 22 à 35 ans et une femme de 47 ans, étaient poursuivis pour dégradations et pour le vol d'un chariot élévateur qui avait servi à enfoncer les portes en bois du bâtiment, pendant un samedi de manifestation. Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement, avait dû être évacué des lieux. Devant le tribunal, les avocats des quatre manifestants ont fustigé une "atteinte aux droits de la défense", en expliquant avoir été empêchés de s'entretenir avec leurs clients après leurs 48 heures de garde à vue et avant leur présentation au procureur.
"Cela ne change rien au dossier"
"Dans ce dossier, la justice a été instrumentalisée au service des forces policières", a réagi à l'issue de l'audience Bérenger Tourné, l'avocat d'un des prévenus. "Le parquet a voulu aller trop vite, c'est assez symptomatique de ce qui se passe depuis le mouvement des 'gilets jaunes', a réagi Martin Mechin, conseil d'un autre mis en cause. Même s'il y a des tensions, des incidents dans la rue, il y a des règles de droit à respecter."
Cette décision ne provoque toutefois pas l'abandon des poursuites. Après l'annulation de l'audience, le parquet a indiqué avoir l'intention de réclamer un nouveau procès. Cela "ne change rien à l'enquête et au dossier", a averti le procureur Pascal Besnier
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