Les "gilets jaunes" ont changé la façon de gouverner d'Emmanuel Macron

Le 14 novembre, à l'occasion d'un déplacement dans la Marne, Emmanuel Macron a répété qu'il n'était pas question de renoncer à réformer. "Je me suis engagé devant le pays à porter des projets importants pour le siècle qui vient, pour nos jeunes et nos moins jeunes (...). Je ne m'arrêterai pas", affirmait le chef de l'État. Et pourtant, depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" il y a un an, bon nombre de réformes ont été bouleversées.

Changement de méthode

En novembre 2018, au terme d'un premier week-end de manifestations, l'exécutif affiche sa fermeté. Mais, quelques semaines plus tard, le gouvernement lâche sur de très nombreux points et fait voter de multiples gestes pour améliorer le pouvoir d'achat. Résultat : une facture de 17 milliards d'euros. Paradoxalement, ce cadeau se retourne aujourd'hui contre la volonté de réforme du gouvernement selon une experte de l'opinion. "Le mouvement des 'gilets jaunes' a porté un coup extrêmement fort à la parole de l'exécutif parce que le président et le gouvernement se sont montrés fermes sur leurs positions avant la crise. Ils ont ensuite tout lâché pendant et après la crise. Cette parole publique n'a vraiment plus beaucoup de crédit aux yeux des Français", analyse Céline Bracq, directrice générale d'Odoxa.

Le gouvernement a bouleversé tout l'agenda des réformes, sans compter des promesses comme la suppression de 120 000 fonctionnaires ou la réforme constitutionnelle renvoyées aux calendes grecques. Autre changement : la méthode. Le gouvernement tente de mieux écouter les territoires. "Il n'y aurait pas d'agenda rural sans la crise des 'gilets jaunes', c'est sûr", estime Dominique Dhumeaux, maire de Fercé -sur-Sarthe (Sarthe).