"Paris est devenu triste" : malgré l'absence de "gilets jaunes" samedi, la déprime traverse les Champs-Elysées
CRS déployés en nombre, vitrines barricadées... Commerçants et passants déplorent une ambiance morose sur la plus belle avenue de Paris.
Les Champs-Élysées ont retrouvé leur calme, samedi 23 mars, une semaine après les dégradations commises en marge de la manifestation des "gilets jaunes". Ils ont été interdits de manifester sur la plus célèbre avenue de Paris. Mais malgré leur absence, l'ambiance était morose sur les Champs.
L'Arc de Triomphe et les façades haussmanniennes sont un peu délaissées par les touristes et les promeneurs. Ils s'intéressent plutôt aux vitrines barricadées par des planches en bois ou de lourdes plaques de métal. C'est un décor inquiétant pour les passants. "C'est un sentiment de crainte, on se sent en insécurité, ça ne donne pas envie de sortir", déplore l'un d'entre eux. "Presque de la peur, renchérit une autre. On se demande si ça ne va pas reprendre." Une autre ajoute : "C'est un peu triste. Paris est devenue triste, toutes les vitres cassées, tous les trucs barricadés, ça ne ressemble plus à rien."
On se croirait en temps de guerre, je n'ai jamais vu ça comme ça.
Une passante sur les Champs-Élyséesà franceinfo
À cela il faut ajouter une immense file de camions de CRS au milieu de l'avenue, de nombreuses patrouilles et des fouilles de sacs. Tout ce climat est très mauvais pour les affaires explique Sylviane, qui tient une boutique dans le bas des Champs-Élysées. "Il y a plus de CRS que de passants, raconte-t-elle. Il y a peut-être des gens que ça rassure, mais les CRS ça ne me rassure pas. Les 'gilets jaunes' non plus. On est empêchés de travailler d'un côté comme de l'autre. Le commerce ne fonctionne pas du tout."
Pour d'autres commerçants au contraire, la présence de CRS et l'absence de "gilets jaunes", c'est plutôt rassurant. C'est le cas pour David qui a eu très peur samedi dernier. "Un peu de soulagement, puisque notre sécurité a été mise à mal la semaine dernière, nous avons dû évacuer très rapidement avec des gaz lacrymogènes dans la galerie, raconte-t-il. Émotionnellement, c'était assez fort, et aujourd'hui nous sommes davantage sereins. Mais effectivement, nous sommes dans une avenue fantomatique."
Et déjà, les commerçants pensent à la prochaine mobilisation des "gilets jaunes" dans une semaine. Dans son magasin, Axella est sûre d'une chose. "On sait qu'ils vont continuer, ils ne vont jamais lâcher", craint-elle. Mais quand on lui demande quand elle espère voir revenir en nombre ses clients... Pas de réponse, Axella se contente de soupirer.
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