Un policier condamné à 8 mois de prison avec sursis pour des violences sur des "gilets jaunes"
Les deux victimes s'étaient vu prescrire 5 et 7 jours d'incapacité totale de travail.
Un coup de pied au visage et un coup de matraque à la tête : un policier de 29 ans a été condamné jeudi 12 novembre à huit mois de prison avec sursis pour des violences sur deux "gilets jaunes", le 23 février 2019 à Paris. Les deux hommes s'étaient vu prescrire 5 et 7 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Des vidéos des faits, qui s'étaient déroulés place du Trocadero lors de l'acte 15 du mouvement, avaient été diffusés sur les réseaux sociaux puis signalées par trois internautes, entraînant l'ouverture d'une enquête par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Ce jour-là, à la fin de la manifestation vers 17h40, des membres de la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) 75 avaient interpellé deux manifestants. Le premier avait été amené au sol quand un fonctionnaire lui avait porté un coup de pied au visage. Quelques secondes plus tard, ce même policier avait assené un coup de "bâton souple de défense" dans la figure du second, alors qu'il était encadré lui aussi par des policiers.
Des violences "manifestement disproportionnées"
Les deux frères d'une cinquantaine d'années avaient été identifiés comme les auteurs de violences sur des forces de l'ordre plus tôt, vers 14 heures, lors d'une "bousculade" sur le pont du Carrousel - ce qu'ils contestent. Dans ce volet, ils avaient été condamnés en comparution immédiate à 8 mois de prison avec sursis. Un procès en appel est prévu en mars 2021.
"Je vois que les collègues ne parviennent pas tout de suite à saisir les mains, je repense à ce qu'il s'est passé sur le pont, j'ai peur qu'il prenne la fuite de nouveau", a tenté d'expliquer jeudi le policier, parlant d'un "réflexe" et affirmant avoir voulu frapper "le haut du corps" et non la tête. "Je tiens vraiment à présenter mes excuses". "C'est pas l'image que je me fais de la police, je me sens vraiment honteux", a-t-il ajouté plus tard.
Ces violences sont "manifestement disproportionnées" et "illégitimes", a tranché la procureure dans son réquisitoire, soulignant qu'elles "érodent la confiance du public dans l'institution". La magistrate a cependant demandé de "prendre en compte le contexte général, particulièrement dégradé" de la manifestation. Elle a requis huit mois de prison avec sursis, sans interdiction d'exercice, et a été entièrement suivie par le tribunal.
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