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Vidéo "Gilets jaunes" : "Des fois je me dis 'Quand on sera morts, on sera peut-être plus heureux'…"

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Envoyé spécial. "Au bout d'un moment, tu te demandes pourquoi tu vis" : Florence, "gilet jaune", 650 euros par mois
Envoyé spécial. : "Des fois je me dis 'Quand on sera morts, on sera peut-être plus heureux'…" Envoyé spécial. "Au bout d'un moment, tu te demandes pourquoi tu vis" : Florence, "gilet jaune", 650 euros par mois (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Un mois après le début du mouvement des "gilets jaunes", "Envoyé spécial" a rencontré Florence, un pilier du rond-point de Saint-Beauzire, près de Clermont-Ferrand. Comme beaucoup, cette femme de ménage et son mari ouvrier ont le plus grand mal à boucler leurs fins de mois.

Près de Clermont-Ferrand, Florence et son mari Rémi vivent dans un village de 2 500 habitants. Avec leurs salaires de femme de ménage et d'ouvrier, ils gagnent mensuellement environ 2 000 euros net à eux deux (leurs quatre enfants ont quitté le foyer). Comme beaucoup, ils ont du mal à boucler leurs fins de mois.

En additionnant le crédit pour la maison (475 euros), la taxe d'habitation (50 euros par mois), la taxe foncière (80 euros), les dépenses en carburant pour aller au travail (200 euros)... il ne reste pas grand-chose pour vivre. Extrait du magazine "Envoyé spécial".

Usée par un métier physiquement difficile... pour 650 euros mensuels net 

Pour économiser sur les dépenses de chauffage, le couple s'est équipé d'un vieux poêle à charbon. En passant des annonces sur Le Bon Coin, Rémi arrive à récupérer gratuitement du combustible dans les caves de particuliers généreux. "Des fois je me dis 'Quand on sera morts, on sera peut-être plus heureux', confie-t-il. On sera moins malheureux qu'ici quand même."

"Tu fais quoi ici ? Il y a rien, poursuit-il. T'es privé. Au bout d'un moment, tu te demandes pour quoi tu vis." "C'est dur", appuie Florence avant d'endosser son gilet jaune. Au rond-point de Saint-Beauzire, c'est pourtant elle qui assure la bonne humeur depuis le début du mouvement. Se battre, c'est aussi une façon de conjurer le désespoir social. Mais à 54 ans, Florence est usée par un métier physiquement difficile, aux horaires flexibles... pour 650 euros mensuels net. 

Extrait de "Gilets jaunes, la révolte des femmes", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 13 décembre 2018.

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