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Vidéo Pénurie de carburants : "Ce week-end, vous allez retrouver une situation normale", assurent les professionnels du pétrole

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Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
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 Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), conseille sur franceinfo aux consommateurs de "ne pas paniquer".

Alors que des centaines de stations-service sont encore en rupture de carburants en France, Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), assure que "ce week-end vous allez retrouver une situation normale".  Certains dépôts pétroliers ont été débloqués ces dernières heures a-t-il assuré sur franceinfo mercredi 5 décembre. Selon lui, "on est loin d'une situation tendue, les raffineries fonctionnent, il ne faut pas paniquer". 

franceinfo : Quelle est la situation ce matin ?

Francis Duseux : La situation s'améliore de beaucoup. Chaque matin, au cours de la semaine passée, il y avait une quinzaine de dépôts complètement bloqués. Le plus significatif c'est la Bretagne qui a été complètement bloquée à cause de deux dépôts, Brest et Lorient, où il y avait des engins de chantier qui sont partis. Je suis assez optimiste. Il va nous falloir 48 heures pour reprendre. Une fois que les dépôts sont débloqués, il nous faut 48 heures pour rétablir une situation normale. On a l'autorisation des pouvoirs publics pour que les chauffeurs travaillent plus longtemps. Il ne faut surtout pas générer la pénurie, il ne faut surtout pas que les consommateurs se précipitent, en tout cas ceux qui n'ont pas besoin [de carburant]. Mon conseil aux consommateurs, c'est de ne pas paniquer. Quand les dépôts sont ouverts, les raffineries fonctionnent. On est loin d'une situation tendue. Ce week-end, vous allez retrouver une situation normale.

Craignez-vous que les routiers créent des blocages dès dimanche ?

Il faut voir si c'est suivi. Il y a eu quelques mouvements, il y a 18 mois, qui n'ont pas été très suivi. Donc, je ne sais pas quel sera le contexte dimanche soir mais c'est vrai que cela pourrait générer quelques problèmes à nouveau. Il faut voir si cela sera suivi ou pas.

Le gouvernement a annoncé lundi un moratoire sur les taxes sur les carburants. Etes-vous satisfait ?

Oui. On sait pertinemment depuis 10-12 ans que ce qui est regardé chaque matin par une grande majorité de la France c'est le prix du gazole à la pompe. C'est parce qu'il y a 22 millions de gens qui ont absolument besoin de leur voiture pour aller travailler, conduire leurs enfants à l'école, aller faire des courses. L'augmentation prévue était assez violente, on a toujours dit que cela allait trop vite et que cela allait générer des problèmes. On n'a pas été entendus, mais je ne suis pas surpris de ce qu'a annoncé le Premier ministre, je trouve que c'est une très bonne mesure. Il faut réaliser que dans un litre d'essence à 1,40 euro, vous avez 50 centimes de matière première, le pétrole brut, le raffinage, la distribution, et 90 centimes de taxes. C'est tout à fait énorme. On est déjà à un niveau de taxe incroyablement élevé.

Le gouvernement a-t-il fait une croix sur sa fiscalité écologique ?

Je n'en sais rien. Ce qu'on pourrait faire c'est reprendre quelques dispositions. Si on veut rapprocher la fiscalité de l'essence et du gazole, il y a une méthode qui est de baisser l'essence et augmenter un petit peu le gazole. Il faut surtout voir l'évolution du pétrole brut, parce que si en parallèle vous avez une forte augmentation du pétrole brut cela change tout pour le prix à la pompe.

La baisse des prix de l'essence en France va-t-elle continuer ?

Sans vouloir donner de mauvaises nouvelles, je crois que les annonces faites à Buenos Aires ce week-end par Vladimir Poutine et le prince d'Arabie saoudite reflètent un désir de couper la production de pétrole. Les grands producteurs de pétrole ont besoin de 80 dollars le baril pour équilibrer leur budget. Les conditions sont réunies pour que les prix du pétrole augmentent et que la situation se tende parce que la demande mondiale augmente et que les investissements des grands producteurs ont été réduits de moitié pendant les cinq dernières années.

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