Une guerre pour prendre les commandes chez Air France-KLM ?
Comment faut-il interpréter la montée en puissance de l'État néerlandais dans l'affaire Air France-KLM ? Est-ce un coup de bluff ou une réelle volonté de reprise en main ? Les explications de France 2.
Les Pays-Bas sont entrés par surprise au capital d'Air France. Pourquoi une telle offensive ? Pour comprendre, il faut remonter en août dernier. Le nouveau patron du groupe, Benjamin Smith, souhaite étendre son pouvoir, au détriment du dirigeant de la compagnie néerlandaise, Pieter Elbers. La manœuvre échoue et la confiance est rompue, d'autant que KLM reproche à Air France ses faibles performances. En 2018, sur les 1,33 milliard d'euros de bénéfices, KLM en a réalisé 80%. Autre grief : les Pays-Bas craignent de voir certains vols de l'aéroport d'Amsterdam redirigés vers la France et Roissy (Val-de-Marne). C'en est assez pour les Néerlandais, qui rachètent des actions.
KLM presse Air France d'accélérer sa transformation
Le pouvoir est-il désormais entre les mains de KLM ? La France reste majoritaire au capital du groupe avec 14,3% d'actions. Juste derrière, désormais, les Pays-Bas, avec 12,68%. Les Pays-Bas, avec leur entrée, vont donc peser dans les décisions du groupe, mais cela devrait rester limité, selon Bernard Vilmer, expert en aéronautique. Quelles conséquences pour Air France ? Lassée par les différents conflits qui secouent la compagnie française et ses mauvais résultats, la compagnie KLM pourrait demander à Air France d'accélérer sa transformation, notamment sur les salaires et la productivité. Les syndicats s'interrogent. Le gouvernement français va-t-il riposter ? Aucune réponse pour l'instant.
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