Rejet de l'accord salarial à Air France : le syndicat SPAF se rejouit de la victoire du non, pas de la démission du PDG
Le deuxième syndicat de pilotes d'Air France estime que la démission de Jean-Marc Janaillac est la conséquence d'un "chantage" et appelle la direction à "tirer les leçons" de la consultation.
Alors qu'un nouveau préavis de grève pour le lundi 7 et le mardi 8 mai est déposé à Air France, le PDG de la compagnie, Jean-Marc Janaillac a annoncé vendredi 5 mai sa démission après le rejet à 55,44% par les salariés d'un projet d'accord salarial. Il avait été proposé par la direction pour tenter de mettre fin à un long mouvement de grève. 80,33 % des salariés ont participé à la consultation.
"C'est la victoire du non, nous nous en réjouissons profondément", a réagi sur franceinfo, Christophe Campestre, vice-président du SPAF (Syndicat des pilotes d'Air France), qui s'avoue surpris de ce résultat. "Nous étions face à un mur. Maintenant il y a une brèche", assure-t-il, tout en estimant que "la démission de Jean-Marie Janaillac n'est vraiment pas un motif de satisfaction".
franceinfo : Le non l'emporte lors de cette consultation sur le projet d'accord salarial à Air France. Est-ce une victoire pour les syndicats ?
Christophe Campestre : C'est la victoire du non, nous nous en réjouissons profondément. La démission de Jean-Marie Janaillac, elle, n'est pas une source de réjouissance. Dès le départ nous avions trouvé que c'était un chantage à la démission qui était un peu déplacé au sein d'un dialogue social. Nous en prenons acte et ce n'est vraiment pas un motif de satisfaction, le motif de satisfaction, c'est le taux de participation, plus de 80% ce qui est beaucoup. Plus de 37 000 votants dans une entreprise comme Air France, c'est quand même énorme.
Le PDG d'Air France a-t-il eu tort de mettre sa démission dans la balance si le non l'emportait ?
Je pense que c'est une grossière erreur comme manière de négocier. Ce n'était pas très sain et maintenant il est obligé d'assumer les conséquences de son annonce, c'est très dommage. Si dès le départ on avait pu avoir des conversations ouvertes et sereines, on n'aurait peut-être pas perdu de telles sommes d'argent, on aurait peut-être pu rebondir sur une issue positive. Mais je pense qu'on a toujours les mêmes atouts pour rebondir et repartir sur des bases saines tous ensemble.
Qu'allez-vous faire maintenant ?
Il va falloir qu'on discute tous ensemble, au sein de l'intersyndicale, de chaque syndicat. On est aussi surpris par les résultats. Il faut qu'on en tire nous aussi les conséquences et qu'on décide de la conduite à tenir tous ensemble. Que ce soit pour la direction, ou pour le PDG à venir, il y a des leçons à tirer de ce référendum qu'ils nous ont imposé. Il faut qu'ils en tirent les conséquences. Le geste doit venir de la direction. Il faut que tout le monde réfléchisse à la conduite à tenir pour la suite des événements. Je vois cela plutôt de manière positive. Nous étions face à un mur. Maintenant il y a une brèche, nous espérons que cela mènera que du positif pour Air France. Il y a toujours des énergies très positives, des salariés motivés. Je suis plutôt confiant dans l'avenir.
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