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Harcèlement dans les transports : une campagne pour dire "Stop - Ça suffit"

Une campagne publique et nationale vient d’être lancée contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun. Des agressions physiques ou verbales qui concernent un très grand nombre de voyageuses.
Article rédigé par franceinfo
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Les chiffres du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes sont édifiants. Et s’il ne fallait en retenir qu’un, c’est celui-là : 100% des femmes qui utilisent les transports disent avoir subi au moins une fois des mains baladeuses, des sifflements ou des propos déplacés dans les bus ou les rames de métro. C’est ce qui ressort de "consultations  citoyennes" menées en mars auprès de 600 femmes de Seine-Saint-Denis et de l'Essonne.

 

Si la situation varie en fonction des modes de transports, des lieux et des heures de trajet, ces petites phrases ou interjections, beaucoup de femmes ou de jeunes filles les auront malheureusement déjà entendues : "Mademoiselle ! " ou "Vous êtes charmante " ou "C'est pour moi cette petite jupe ? ", jusqu'à "Je vais te serrer " et "Réponds sale chienne ". Des mots crus que l’on retrouve dès aujourd’hui lundi, placardés sur les affiches de la campagne de sensibilisation lancée au niveau national pour dire "Stop - Ça suffit", au harcèlement sexiste dans les transports en commun.

"L'objectif est de donner à chacun et chacune des outils pour réagir", explique la secrétaire d'État aux Droits des femmes Pascale Boistard, "aucune agression ne doit être banalisée ou ignorée".  "La drague, ce n’est pas le harcèlement", insiste-t-elle.

Cette campagne s'adresse aux agresseurs et aux victimes, explique sur France Info Pascale Boistard

Les agresseurs encourent de 6 mois à 5 ans de prison 

Dans les stations de métro, les gares ou encore sur internet à travers des clips vidéo, le gouvernement veut faire passer le message en rappelant que le harcèlement et les violences sexistes sont punis par la loi, avec des peines encourues par les agresseurs allant de 6 mois de prison et 22.500 euros d'amende pour injures ou menaces, à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende pour baisers forcés, mains aux fesses, frottements. L’objectif c’est aussi d’inciter les victimes à porter plainte.

 

 

 

 

Arrêts de bus de nuit à la demande à Nantes et brigade "anti-frotteurs" à Paris

Sur le terrain, des actions ont d’ores et déjà été menées. Comme par exemple à Nantes, où depuis début novembre, les femmes ne sont plus obligées d’attendre leur bus de nuit dans l’abribus mais peuvent demander à n'importe quel moment au bus de s'arrêter en le hélant.

 

En Ile-de-France, c’est une brigade de police spécialisée dans le traitement des plaintes et l'analyse des profils des agresseurs sexuels qui a été créée. Elle devrait progressivement devenir une force d'appui essentielle pour les  agents en civil sur le terrain, ceux qui traquent les frotteurs et autres exhibitionnistes.

 

A noter enfin qu’à partir du 7 décembre, le numéro d'alerte de la SNCF (3117) sera également accessible par SMS, permettant aux victimes de signaler une situation d'urgence plus discrètement qu'en téléphonant. En cas d’agression, vous pouvez déjà et toujours appeler les numéros d'urgence 17 ou 112, ou, pour les sourds et malentendants, envoyer un SMS au 114.

 

Une brigade spécialisée anti-harcèlement a été créé en Ile-de-France. Le reportage d’Emmanuel Leclerc

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