La SNCF prépare un wagon de mesures contre les fraudeurs
La compagnie ferroviaire souhaite renforcer d'ici à la fin de l'année son dispositif pour lutter contre un phénomène qui lui coûte 300 millions d'euros par an.
Terminus pour la fraude ? Avec un coût annuel de 300 millions, la fraude est dans le viseur de la SNCF, qui planche actuellement sur un plan de lutte "musclé" contre les resquilleurs, indique la compagnie ferroviaire vendredi 9 septembre. Les mesures, qui seront annoncées à la fin octobre, risquent toutefois de ne pas plaire à tous les voyageurs. En plus de la réduction de la validité de certains billets, déjà mise en place, et d'une augmentation des amendes, la SNCF envisage notamment des contrôles à l'entrée des quais.
Francetv info revient sur les différentes mesures anti-fraude qui sont ou seront bientôt appliquées par la compagnie ferroviaire.
Ce qui existe déjà : contrôleurs et amendes
La SNCF dispose actuellement d'une flotte de 10 000 contrôleurs, appuyés par des "équipes volantes" dans les gares, rapporte le Monde. Les resquilleurs débusqués écopent d'une amende forfaitaire de 25 euros pour absence de compostage. S'ils n'ont pas de billet, ils doivent payer 35 euros pour un trajet inférieur à 100 km et 25 euros plus le prix du billet pour les trajets plus long, rappelle BFM TV.
Ce qui vient d'être mis en place : les billets à validité réduite
Afin de limiter les fraudes sur les lignes de TER, qui souffrent particulièrement de ce phénomène, la SNCF a récemment réduit la validité des billets de TER de 61 jours à une semaine, voire à un jour dans les régions Midi-Pyrénées, Champagne-Ardenne, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le but de cette mesure, entrée en vigueur le 2 septembre, est d'empêcher les passagers de réutiliser plusieurs fois un billet qu'ils n'ont pas composté.
Ce qui pourrait arriver : amendes plus chères et accès aux quais limités
Plusieurs mesures sont envisagées par la SNCF pour dissuader ses passagers de resquiller. Le montant des amendes forfaitaire pourrait passer à 50, voire à 100 euros, selon le Parisien. La compagnie ferroviaire et le ministère de l'Intérieur comptent, en outre, renforcer leur collaboration pour améliorer le recouvrement des PV, dont seulement 11,6% sont réglés sur le réseau TER.
Des postes de contrôle pourraient aussi être installés à l'entrée des quais des TGV, qui sont pour la plupart en libre accès. "C'est plus efficace que les contrôles à bord. Le procédé existe déjà en Espagne et ça marche très bien. Mais avant de se décider, il faut être sûr que le ratio coût-bénéfice est avantageux", souligne Alain Le Vern, responsable de la lutte anti-fraude à la SNCF, dans les colonnes du Parisien.
La compagnie ferroviaire envisage enfin la mise en place d'un système de billets électroniques sans contact pour détecter les personnes montant à bord des trains sans billets. Les nouveaux TER sont, de plus, équipés d'un système de comptage des passagers, qui pourrait être généralisé pour permettre à la SNCF de "connaître avec précision le nombre de fraudeurs et de repérer les lignes sur lesquelles ils sont le plus présents", note Europe 1. Ce système permettant, en effet, de comparer le nombre de personnes présentes dans une rame avec le nombre de billets vendus.
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