Mobilisation des taxis : péages bloqués, barrages filtrants... le point sur les blocages région par région

Les taxis se mobilisent contre la baisse des tarifs kilométriques pour le transport des patients, qui figure dans la nouvelle convention de l’Assurance maladie. Le transport médical peut représenter jusqu'à 90% de leur activité.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu
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Les taxis mobilisés contre la baisse des tarifs kilométriques pour le transport des patients, inscrite dans la nouvelle convention de l’Assurance maladie, le 27 novembre 2024 à Angers. (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Des opérations escargots de taxis sont organisées depuis 5 heures lundi 2 décembre au matin pour protester contre la baisse des tarifs kilométriques pour le transport des patients, inscrite dans la nouvelle convention de l’Assurance maladie. Les chauffeurs sont rémunérés à hauteur de 1,50 euro environ par kilomètre pour le transport médical. Avec la nouvelle convention, le tarif passera à 1 euro par kilomètre. D'après les remontées de la Fédération nationale du taxi (FNDT), des actions sont prévues dans une trentaine de départements, dont l'Aude, l'Eure-et-Loire, le Calvados, la Gironde, l'Essonne, les Hauts-de-Seine ou encore la Seine-Saint-Denis.

"On n'est pas du tout au bout des discussions", a assuré cependant Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie, invité de franceinfo. "On est dans une phase de dialogue, on comprend les réactions des taxis", a-t-il assuré. Le transport médical peut représenter jusqu'à 90% de l'activité de certains taxis.

Le point sur les mobilisations avec le réseau France Bleu, le bureau de Radio France à Lyon et les préfectures.

Auvergne-Rhône-Alpes

Dans la région, l'objectif des professionnels est de paralyser Lyon. Des taxis du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire, de la Loire, de l'Isère, de l'Ain, de l'Ardèche, de la Drôme et du Rhône ont l'intention de bloquer lundi matin les accès à la ville de Lyon et à ses hôpitaux, a appris France Bleu Saint-Etienne Loire auprès de l'Union syndicale des taxis de la Loire, Benoît Galliou et auprès du président de la FNAT (Fédération nationale des artisans du taxi) en Haute-Loire.

Dans le Rhône, à Lyon, une vingtaine de taxis était à 6 heures devant l'hôpital Édouard Herriot à Lyon, a constaté une reporter de franceinfo à Lyon. La nouvelle convention pourrait engendrer une perte de chiffre d'affaires de "30 à 40%", a estimé lundi sur franceinfo Flavien Prétet, président de la maison des taxis du Rhône. Des entreprises de taxis "vont forcément licencier", met-il en garde. Les taxis sont décidés à rester toute la journée à Lyon devant l'hôpital Édouard Herriot pour exprimer leur colère. "On veut vivre de notre travail", peut-on lire sur une banderole. Ils se sont mis d'accord avec la préfecture pour ne pas filtrer l'accès à l'hôpital, mais les taxis vont se positionner sur le grand rond-point en face du bâtiment, pour distribuer des tracts.

En Isère, les manifestants ont d'abord instauré un barrage filtrant sur l’A43 dans le sens Grenoble-Lyon, au péage de Saint-Quentin-Fallavier, suivi par France Bleu Isère. Les chauffeurs ont distribué des tracts aux automobilistes à la barrière de péage pour leur expliquer les raisons de la manifestation.
Vers 8h30, les véhicules ont quitté le péage de Saint-Quentin-Fallavier sur l’A43, ils se dirigent maintenant lentement vers la Porte des Alpes. La circulation va donc rester très difficile jusqu’à Lyon sur l’A43, prévient France Bleu Isère. 

Une centaine de Drômois et d'Ardéchois participent aussi à une opération escargot sur l'autoroute A7. 118 taxis sont présents selon la préfecture. Ils bloquent le péage de Reventin-Vaugris (Isère), rapporte France Bleu Drôme Ardèche. La préfecture de l'Isère conseille d'éviter ces secteurs lundi matin.

La préfecture du Rhône prévoit depuis dimanche minuit "des mesures du plan Palomar", un plan de gestion du trafic. Elle met en garde les organisateurs de ces actions : "aucun blocage durable ne sera accepté". Par ailleurs, "au moins une voie de circulation devra être systématiquement" laissée libre et "aucune action de filtrage des accès aux hôpitaux ne sera tolérée par les services de l'État". La préfète du Rhône prévient que les forces de l'ordre interviendront en cas de "non-respect de ces engagements pris par les organisateurs".

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, au moins 200 taxis sont réunis lundi matin au centre commercial de la Valentine. De grosses perturbations sont à prévoir, prévient France Bleu Provence.

Les manifestants se sont aussi de se retrouver près des centres commerciaux Grand Littoral et Plan de Campagne  "pour rejoindre ensuite le péage de Lançon-de-Provence", sur l'autoroute A7, alerte la préfecture. Des perturbations sont attendues "dans les deux sens de circulation". Des taxis manifestent actuellement depuis l'A50 pour se rendre sur l'A7 à Lançon-de-Provence, en passant par la L2, constate France Bleu Provence. 

Dans le Var, environ 200 chauffeurs de taxis se sont mobilisés. Deux cortèges sont partis de l'ouest et de l'est de Toulon pour rejoindre le centre-ville et se retrouver devant la CPAM. À 8h30, on comptait jusqu'à 40 minutes sur l'A50 pour passer par exemple le secteur d'Ollioules et arriver jusqu'à Toulon. Par l'est, l'A57 est également complètement embouteillée. D'importants embouteillages sont provoqués sur l'A50 de Marseille vers Lyon et autour de Toulon pour rejoindre le centre-ville. Le préfet du département "invite les usagers à anticiper ou décaler leurs déplacements, à éviter les secteurs indiqués ci-dessus et à rester prudents à l'approche des points de congestion".

En Nouvelle-Aquitaine

Des actions sont prévues également dans les Deux-Sèvres  sur la route jusqu'en milieu de matinée. Une cinquantaine de chauffeurs de taxis prévoient d'y participer lundi matin, annonce Alexis Ferrier, président de l'Union des artisans du taxi des Deux- Sèvres à France Bleu Poitou. "Les retours ne seront plus payés. On ne sera plus rémunérés ou au-delà de 80 km. On n’a pas de forfait et ça pourrait être une perte entre 30 et 40%" du chiffre d'affaire des taxis, dénonce-t-il sur France Bleu Poitou.  Les manifestants sont passés vers 8 heures "par Thouars" où "une quinzaine" de chauffeurs doivent se mobiliser. Puis "direction Parthenay vers 8h30, avec une dizaine de taxis, pour aller en direction d'Echiré pour prendre une partie de l’autoroute", détaille Alexis Ferrier. Enfin "tout le sud de Niort va nous rejoindre à l’entrée de l’autoroute", poursuit-il. L'opération escargot se terminera "vers 10h30 à Niort à la sécurité sociale", devant les locaux de la CPAM, termine-t-il. Les chauffeurs prévoient aussi de mener une opération escargot au rond-point de Bessines. Ils espèrent "rencontrer" des acteurs de la sécurité sociale, "mais c’est surtout quelque chose de symbolique aujourd’hui", conclut Alexis Ferrier. "On est prêts à faire des efforts comme les transports partagés, transporter plusieurs personnes à la fois, que les hôpitaux fassent des salons d’attente pour les personnes en sorties d’hospitalisation pour qu'elles nous y attendent", énumère Alexis Ferrier. Mais "on coûte trop cher", déplore-t-il. 

Île-de-France

À Paris, l'association Team taxi lance un appel au "rassemblement des chauffeurs de taxi autour de l’Assemblée nationale, mais pour mardi, mercredi et jeudi prochains. "Des chauffeurs viendront de toute la France", annonce Walid Hanida, président de l'association à l'Agence Radio France, précisant que ce mouvement est reconductible. Le syndicat des taxis indépendants de l'Eure annonce que 50 chauffeurs de taxi du département rejoindront la manifestation parisienne, dès mardi matin, rapporte France Bleu Normandie.

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