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"Gilets jaunes" : "Rien ne serait plus dangereux que de considérer qu'il y a là quelque chose d'épisodique"

Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof, a estimé sur franceinfo que le mouvement pourrait encore prendre de l'ampleur et sanctionner le pouvoir en place lors des européennes de l'an prochain. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Bruno Cautrès, en mai 2015.  (DLABORDE / NRCO MAXPPP)

Le mouvement des "gilets jaunes" "n'est pas épisodique, c'est quelque chose d'assez profond" a affirmé Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof, Centre de recherches politiques de Sciences Po, dimanche 18 novembre sur franceinfo, au lendemain d'une journée de blocages qui a mobilisé près de 288 000 personnes dans toute la France. 


"Emmanuel Macron mise très gros dans ce qui se passe en ce moment. Il veut incarner depuis le début de son mandat qu'il va jusqu'à bout de ses idées et qu'il ne capitule pas en rase campagne. Il lui est très difficile de faire machine arrière ou de sembler faire des concessions", a estimé dimanche Bruno Cautrès, mais "si le mouvement prend de l'ampleur, s'il y a un contexte aussi tragique que celui de ce week-end où une personne est décédée, il faudra bien qu'à un moment donné le pouvoir montre qu'il agit et fait quelque chose", assure le politologue. "Rien ne serait plus dangereux aujourd'hui pour le pouvoir que de considérer qu'il y a là quelque chose d'épisodique, ce n'est pas épisodique, c'est quelque chose d'assez profond", d'après Bruno Cautrès.  

Une mobilisation jusqu'aux européennes ? 

Selon lui, ce mouvement pourrait avoir des répercussions en matière électorale. "Il est certain qu'au moment des élections européennes le 26 mai 2019 on pourra faire les comptes et voir si cette colère, si ces tensions, ces frustrations se traduisent ou pas dans les urnes" affirme-t-il. "C'est effectivement au moment des grandes consultations électorales qu'on saura exactement où est le curseur et s'il y a une traduction électorale ou pas. Dans le meilleur des cas, une traduction électorale, pour la démocratie c'est une très bonne chose. Le pire des cas serait que toutes ces tensions soient enfouies, qu'elles ne soient pas bien gérées, et que la cocotte-minute finisse par exploser"

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