Pénurie de carburant : la menace du gouvernement n’intimide pas les grévistes de Fos-sur-Mer, qui font valoir qu’ils sont "déjà réquisitionnés"

Sous le feu des critiques, la première ministre Élisabeth Borne a dégainé mardi 11 octobre la menace d'un recours à l'arme ultime : la réquisition des personnels pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil.

>> Pénurie de carburant : suivez l'évolution de la situation en direct

L'exécutif fait la différence entre la situation à ExxonMobil, où un accord a été trouvé entre la direction et des syndicats lundi, et à TotalEnergies, où aucune négociation n'a encore démarré. Mais pour le responsable CGT de la raffinerie de Fos, Lionel Albiol, le gouvernement fait des moulinets. La réquisition ne va strictement rien changer, explique-t-il puisque "le personnel est déjà réquisitionné dont je ne vois pas ce qu'il pourra faire d'autre."

"On a des réquisitions préfectorales qui nous demandent d'assurer la sécurité des installations puisque on a encore des bacs qui sont pleins et en cas de sinistre, on doit être à même d'avoir le personnel nécessaire pour intervenir."

Lionel Albiol, responsable CGT de la raffinerie

à franceinfo

Même analyse d'Hervé, chef opérateur de la raffinerie, gréviste et déjà réquisitionné, il n'assurera pas d'autres tâches que celles qui relèvent de la seule sécurité. "Je tiens à dire que je ne suis pas syndiqué comme 80 % des gens ici, précise-t-il Depuis vendredi, on est réquisitionné. Tout ce qu'on fait, c'est qu'on ne distille plus et on ne vend plus. Les bacs, il y en a, dedans, il y a du gazole. Vous avez tout dedans".

Les citernes de la raffinerie de Fos, effectivement, regorgent de carburant. La crainte des grévistes réquisitionnés, c'est que la direction d'Esso fasse appel à des personnels moins qualifiés pour remplir les camions et ainsi alimenter les stations d'essence.