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Pénurie de carburant : les propositions de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil sont-elles encore très éloignées des revendications de la CGT et FO ?

Dans les deux entreprises, seuls les syndicats réformistes ont approuvé les accords soumis par leur direction. Les grévistes entendent encore peser sur les négociations.

Article rédigé par franceinfo
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Des salariés grévistes de TotalEnergies sont rassemblés devant le dépôt pétrolier de Dunkerque (Nord), le 13 octobre 2022. (MAXPPP)

Si loin, ou si proches d'une sortie de crise ? La direction de TotalEnergies et deux syndicats majoritaires, le CFDT et la CFE-CGC, ont trouvé un terrain d'entente, vendredi 14 octobre, à l'issue d'une réunion de négociations sur les salaires. La CGT, elle, a claqué la porte des discussions, dénonçant des propositions "largement insuffisantes".

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Lundi, un même scénario avait donné lieu à la signature d'un accord entre la direction d'Esso-ExxonMobil et les deux syndicats réformistes, rejeté par les cégétistes. Mais quel écart y a-t-il vraiment entre les positions des uns et des autres ? Franceinfo fait le point sur les négociations en cours.

TotalEnergies propose jusqu'à 7% d'augmentation de salaire, les syndicats demandent 10%

Ce que contient le compromis soumis à signature. La dernière offre de TotalEnergies propose une augmentation de salaire de 7%, accompagnée de 3 000 à 6 000 euros de prime, selon les négociateurs de la CFDT et de la CFE-CGC. "En réalité, c'est 5% d'augmentation générale, plus 2% d'augmentations individuelles", a précisé vendredi à franceinfo Hakim Bellouz, délégué central FO. "Tout le monde aurait 5%, et certains monteraient à 7%, mais certains salariés auraient moins que l'inflation, qui est à 6% [5,6% en septembre sur un an]", a-t-il affirmé.

"On a soumis un accord pour signature avant midi", a confirmé l'entreprise dans la nuit de jeudi à vendredi, sans corroborer le chiffre de 7%, qui est supérieur aux 6,5% proposés en cours de réunion et aux 6% proposés jeudi matin. Au début du conflit social, l'entreprise écartait tout geste immédiat, rappelant avoir déjà acté des "mesures salariales représentant une augmentation moyenne de 3,5% en 2022". S'y ajoute un intéressement de 7 250 euros minimum, selon les informations de France 2.

Ce que réclament les syndicats en grève. Fin septembre, la CGT revendiquait une "revalorisation salariale immédiate à hauteur de 10% pour l'année 2022" – 7% pour l'inflation, 3% pour "le partage de la richesse" –, un "dégel des embauches" et "un plan massif d'investissements" en France. Samedi, la CGT a lâché du lest, acceptant de négocier uniquement "sur les bases de (sa) revendication salariale seule". FO, qui a rejoint le mouvement mercredi, fait savoir à franceinfo qu'elle s'aligne sur les revendications initiales de la CGT.

Un compromis avec les grévistes est-il possible sous les 10% de revalorisation générale ? "Cela fait partie de la négociation", a avancé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, vendredi sur franceinfo. Il a appelé à reprendre les discussions. "Pour l'instant, 5%, c'est loin de 10%."

Esso-ExxonMobil propose 6,5%, les syndicats demandent 7,5%

Ce que contient l'accord conclu avec la CFDT et la CFE-CGC. Le groupe pétrolier a proposé lundi une revalorisation "globale" des salaires de 6,5% à partir de janvier 2023, une "prime de partage de la valeur" de 3 000 euros et une "aide ponctuelle à la mobilité et aux transports" de 750 euros brut en novembre. Cet accord ayant été approuvé par deux syndicats majoritaires à l'échelle de l'entreprise, il "met nécessairement fin aux négociations salariales", a prévenu Esso-ExxonMobil mercredi.

Ce compromis constitue une légère avancée par rapport à une précédente offre, qui avait conduit au déclenchement du conflit social. Le 20 septembre, le groupe avait proposé "6,5% d'augmentation moyenne des salaires et une prime de 3 000 euros". Avant cela, Esso-ExxonMobil avait déjà acté une hausse des salaires de 4,2% et 1 850 euros d'intéressement et de participation, selon les informations de France 2.

Ce que réclament les syndicats en grève. L'intersyndicale FO-CGT souhaite une augmentation de 7,5% sur le salaire de base, hors primes, pour rattraper l'inflation de 2022. Selon la CGT, l'offre de 6,5% de la direction comprend des éléments d'ancienneté et de promotion, si bien que certains salariés "n'auront réellement que 5,5% d'augmentation sur leur salaire". Les syndicats demandent aussi "une prime Macron de 6 000 euros, due aux bénéfices faits par le groupe au premier semestre". La CGT a, un temps, demandé une prime de 8 000 euros.

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